Garage Gassin Automobile : Rien n’est finalement plus fort que la tradition familiale
2CV-MCC | 25 juin 2021Pour Sébastien Franco, la mécanique automobile est avant tout une véritable tradition familiale. S’il baigne dedans depuis sa plus tendre enfance, il n’était pas forcément logique pour lui de reprendre un jour l’entreprise paternelle. Mais, lorsque l’on a grandi dans un garage et qu’a un moment de sa vie il faut faire des choix, la tradition familiale s’impose finalement d’elle-même !
Toujours en activité aujourd’hui, Armand Franco, le père de Sébastien, est mécanicien depuis l’âge de 14 ans. Il a commencé son activité professionnelle chez Galbusera, un garage toutes marque comme il y en avait tant autrefois et qui se trouvait à Cavalaire-sur-Mer dans le Var. Ensuite, celui-ci s’est installé à son compte dans la ville voisine de La Croix-Valmer. Là, il a tenu un garage Fiat pendant quelques années puis, en parallèle, a racheté en 2008 une agence Citroën qui avait été créée au cours des Années soixante non loin de là à Gassin. Le garage Fiat existe toujours, mais Armand Franco l’a entretemps revendu.
Sébastien, ayant donc grandi en baignant dans la mécanique, suit dans un premier temps la voie tracée par son père. Après trois ans d’études, il passe donc son CAP Mécanique au CFA (Centre de formation des apprentis) situé sur la presqu’île de Giens à Hyères. Logiquement, il effectue son alternance dans le garage paternel. Son père est évidemment plus exigeant avec lui qu’avec ses employés, mais « c’est pour la bonne cause » et tout se passe très bien. Seulement voilà, Sébastien souhaite faire une pause avec la mécanique automobile pour s’orienter maintenant vers… la menuiserie ! Il reprend alors le chemin de l’école pour des cours à temps plein, et ce pendant six ans. C’est à nouveau le CAP, puis le BEP, le BP et enfin le fameux BM, Brevet de Maîtrise. Un fois son diplôme en poche, notre ami monte alors son entreprise de menuiserie à La Croix-Valmer avec l’ambition de se consacrer avant tout à la restauration et à la réalisation de meubles. Mais, avec l’apparition des meubles industriels tout prêts à monter, il doit se consacrer la production de volets et de portes à longueur de journées… Malgré cela, son entreprise fonctionne bien, mais il a l’impression de tourner en rond. Il décide donc de la revendre et rejoint finalement son père à l’agence Citroën en 2009.
Il entre alors au poste service rapide et petite mécanique qu’il fallait alors pourvoir. Il y fait les opérations d’entretien courant et les révisions avec les remplacements de consommables, plaquettes de frein, amortisseurs, pneumatiques, etc. Il y reste un an, le temps de mettre en place une nouvelle organisation au sein du garage. En parallèle, il suit les cessions de formation Citroën organisées au GNFA (Groupement National pour la Formation Automobile) de Brignoles. Cela lui permet de compléter ses compétences en matière d’électricité et de devenir technicien automobile. Il prend alors le poste de technique mécanique et se consacre ainsi à la mécanique générale mais aussi à la recherche et la gestion des pannes électroniques. Aujourd’hui, Sébastien occupe toujours ce poste mais, depuis 2019, il est aussi chef d’entreprise puisqu’il a racheté l’agence Citroën à son père. C’est aussi à cette époque qu’il devient Point Relais 2CV-MCC et confie toute l’activité Petites Citroën à ce dernier qui les connaît évidemment sur le bout des doigts.
Aujourd’hui, le Garage Gassin Automobile occupe une surface au sol de 3 000 m2 dont 400 couverts pour le garage lui-même. Celui-ci comprend un atelier avec quatre postes de travail, le service rapide, deux postes pour la grosse mécanique et le poste restauration pris en charge par le père de Sébastien. Dans ce même atelier, l’on trouve quatre ponts, un pont à quatre colonnes, deux ponts à deux colonnes et un pont ciseaux. La carrosserie, la peinture et la sellerie sont sous-traitées à l’extérieur et le sablage est effectué par un artisan spécialisé qui vient travailler sur place avec tout son matériel. Les locaux proprement dits se composent d’une zone d’accueil avec un petit salon, un bureau de ventes, un secrétariat administratif et le bureau de Sébastien. En termes de personnel, en plus de Sébastien et de son père Armand, il y a une hôtesse d’accueil, un vendeur, une secrétaire administrative, une comptable, un mécanicien grosse mécanique et un mécanicien service rapide (dont le poste est actuellement à pourvoir). En extérieur, l’on trouve enfin un grand parking d’exposition pouvant accueillir un peu plus de trente voitures neuves et d’occasion.
Aujourd’hui, Sébastien tient tout particulièrement à impliquer son entreprise dans les technologies d’avenir et la mobilité du futur. Convaincu du bien-fondé des solutions électriques que proposent la Méhari Eden et le Rétrofit avec kit R-Fit, il compte bien devenir au plus vite installateur R-Fit agréé et est déjà inscrit pour cela pour une formation dans nos locaux de Cassis au mois de septembre prochain. Il attend aussi avec beaucoup d’intérêt les formations que Citroën organisera le mois suivant pour les véhicules hydrogène à pile à combustible qui seront commercialisés à partir de la rentrée 2021. Côté relève, son fils Ethan, âgé de six ans, montre déjà un véritable intérêt pour le mécanique et les outils. C’est plutôt bon signe pour le devenir de l’entreprise familiale. Quant à son second fils, Nathan, du haut de ses trois semaines, il encore un peu tôt pour se prononcer… Mais il sera sûrement lui aussi à bonne école !
Trois questions à Sébastien Franco
Interview express :
● Depuis combien de temps êtes-vous dans la 2 CV ?
– « Depuis toujours ! Je suis vraiment dans la 2 CV depuis longtemps. Mon père en a toujours réparé, c’est une voiture de sa jeunesse. Et puis c’est une voiture à coté de laquelle j’ai grandi. Il y en avait en permanence au moins une dans le garage familial. Depuis ma naissance, jamais une autre voiture n’a été aussi présente dans ma vie. Mon père a aussi eu une 2 CV lorsque j’étais tout petit. C’est aussi la voiture de mon enfance. Même du temps où il avait son garage Fiat, il réparait toutes les marques. Et les Petites Citroën étaient nombreuses à venir chez nous. Je les ai ainsi connues dans tous les états, de la 2 CV la plus ancienne à la 2 CV la plus récente en passant par l’Ami 6, la Dyane, l’Ami 8, l’Ami Super, l’Acadiane, la LN. Et puis il y avait aussi la Visa et la LNA avec leur moteur bicylindre de 652 cm3 dérivé de celui de la 2 CV. Je suis né en 1982, donc j’ai connu la 2 CV alors qu’elle était encore en production. Pendant mon adolescence on en voyait encore partout sur les routes. Il n’était pas encore question de collection comme aujourd’hui. C’était surtout des voitures de tous les jours dont nous assurions l’entretien et la réparation comme tant d’autres. Le phénomène 2 CV est véritablement apparu plus tard puisqu’il a réellement pris son ampleur avec la célébration du cinquantenaire en 1998. »
● Quel est votre modèle préféré ?
– « Je ne possède actuellement pas de 2 CV ni de Méhari à titre personnel, ou tout du moins je n’en possède plus. Je le regrette un peu… Mais le garage en a toujours en réparation ou en restauration, donc je prends régulièrement le volant d’une 2 CV ou d’une Méhari, ne serait-ce que pour les essayer et vérifier leur bon état de fonctionnement. Et je le fais tout aussi bien pour les voitures des clients que pour celles que nous restaurons pour les revendre. Maintenant, si je devais avoir une 2 CV à titre personnel, mon choix se porterait surtout sur une 2 CV ancienne avec les portières suicide. J’aime aussi beaucoup le capot à petites nervures. Pour moi, la 2 CV des Années cinquante est la 2 CV ancienne par excellence. Si un jour je dois m’en offrir une, ce sera très certainement une 2 CV AZ. La première 2 CV à moteur de 425 cm2 et qui est équipée en série du génial embrayage centrifuge. C’est vraiment la 2 CV dans toute sa simplicité avec sa couleur forcément grise, sa capote longue à petite lunette et ses petits clignotants sur les custodes. Elle est la plus dépouillée, la plus rustique et donc la plus proche de l’esprit originel de la 2 CV. Ce serait en fait une voiture de loisir pour aller se promener, pour profiter des petites routes, des petits chemins et des fameux paysages de l’arrière-pays varois. »
● Quel est votre meilleur souvenir de petite Citroën ?
« Mon meilleur souvenir c’est certainement pour moi les balades en Méhari pour aller à la plage. La Méhari est une voiture typique ici dans le sud de la France. Il n’y a pas mieux pour rouler cheveux aux vents et profiter du bord de mer dans les environs de Saint-Tropez. La Méhari est iconique. C’est la voiture des Années soixante-dix incontournable et indémodable. Elle a traversé les décennies sans prendre une ride et toujours avec le même succès. J’ai eu des Méhari a titre personnel, et mon meilleur souvenir je l’ai vécu avec Ethan, mon fils aîné. Chaque fois que je l’emmène se promener avec moi, il monte à l’arrière et se régale littéralement. Rien ne peut lui faire plus plaisir qu’un tour de Méhari. C’est une voiture qui reste dans les mémoires. Depuis sa sortie, elle a vraiment marqué les esprits et elle continue encore aujourd’hui. Bien que ce soit une véritable automobile, ce n’est ni plus ni moins qu’une sorte de grand jouet en plastique. D’ailleurs Ethan, du haut de ses six ans, en redemande tout le temps. Pour lui, la Méhari est la voiture plaisir par excellence. Chaque fois que j’en ai l’occasion, je continue aujourd’hui à l’emmener. Je compte bien aussi en faire autant avec Nathan mon second fils né il ya quelques semaines. Je veux qu’il connaisse ce plaisir qu’est une promenade en Méhari aux beaux jours. Et puis je souhaite transmettre à mes enfants le flambeau comme mon père l’a fait avec moi autrefois. Si cela se trouve, eux, rouleront tous les deux en Méhari Eden. C’est bien tout le mal que je leur souhaite ! »
Garage Gassin Automobile
Sébastien Franco
1438, route départementale 559
83580 Gassin
Tél. : 04 94 56 25 63
Mail : contact@fscars.fr
Site : www.gassinautomobile.fr
Facebook : gassin automobile