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Garage simonneau a talmont-saint-hilaire, des petites citroen au bord de l’ocean

2CV-MCC | 16 février 2023

C’est en juin 2000 que les parents de Mathieu, Patrice et Nelly Simonneau, rachètent l’agence Citroën de Talmont-Saint-Hilaire en Vendée qui avait été créée en 1967 en plein lancement de la Dyane. Patrice Simonneau avait fait des études de mécanique, mais il s’était ensuite dirigé vers le commerce des huiles pour moteurs et l’industrie du graissage pour les véhicules de travaux publics.

Patrice Simonneau n’avait d’ailleurs alors pas d’attrait particulier pour le constructeur du quai de Javel… Mathieu qui a alors 15 ans lors de la reprise de l’activité, vit cela avec passion. Il passe des heures entières dans l’atelier parmi les Citroën, y compris pendant ses vacances  ! Une fois son bac obtenu, il part à Nantes de 2003 à 2005 pour passer un BTS de commerce automobile-force de vente. Simultanément, il effectue une formation en alternance chez Volkswagen au service commercial des véhicules d’occasion Une fois son diplôme obtenu en juillet 2005, il poursuit au sein de groupe VAG. Il est embauché comme commercial véhicules neufs chez Seat et Skoda à La Roche-sur-Yon où il reste quatre ans. A l’origine , il n’est pas dans le projet de Mathieu de rejoindre ses parents au sein de leur agence Citroën. Mais son père avait développé la vente de véhicules d’occasion et la question finit par se poser sérieusement au cours de l’été 2009. Mathieu entre finalement au garage Simonneau en septembre de la même année pour développer le commerce des véhicules neufs et d’occasion en coordination avec un agent commercial de la concession Citroën. Son père est aussi entre-temps devenu Point-Relais 2 CV-MCC et notre ami découvre dès lors ce que peut être l’univers de la 2 CV et de la Méhari. En 2012, l’atelier est agrandi de 125 m2 grâce à la construction d’une nouvelle travée de cinq mètres de large. Cela permet de développer l’activité restauration. Avec une réelle passion, Mathieu apprend aussi la mécanique sur le tas. En fait, la transition avec son père se fait de façon progressive en l’espace de dix ans. En 2015 ils s’associent puis il lui rachète ses parts en 2019 lorsqu’il prend sa retraite. Entre 2000 et 2019, le garage Simonneau a restauré un peu plus d’une cinquantaine de 2 CV et de Méhari. C’est aussi en 2019 que Laura, la sœur de Mathieu qui était jusqu’alors infirmière, prend la succession de leur mère pour toute la partie secrétariat et administratif.

Mais, très vite, Mathieu n’a plus le temps de s’occuper des activités commerciales. Il fait alors appel à Pascal Pélerin et sa société Protecticar spécialisée dans les voitures iconiques et hors du temps telles que Mini, Chevrolet Corvette, Mercedes 300 SL, Renault 21 Turbo et Ford Escort RS 1600 I. Aussi, le garage Simonneau est devenu en avril 2022 distributeur de la marque française Secma qui construit des petites voitures de loisirs découvrables à vocation sportives équipées de moteurs Renault et PSA.

Aujourd’hui, le bâtiment du garage Simonneau totalise quelque 475 m2 couverts dont 385 pour l’atelier. Le reste étant dévolu à un hall d’exposition d’une capacité de trois voitures et aux locaux administratif constitués de trois bureaux. A l’extérieur, il dispose de 3 700 m2 pour le parking clients, la présentation des véhicules d’occasion, et comporte une zone pour les déchets et les véhicules en fin de vie en attente de recyclage. Mathieu a cependant des projets d’agrandissement. La mairie de Talmont-Saint-Hilaire lui a proposé de reprendre un terrain mitoyen de 2 500 m2 qui lui permettrait d’étendre ses parkings, mais aussi de rajouter une nouvelle travée à son bâtiment pour l’atelier. Actuellement, celui-ci dispose de neuf postes de travail avec six ponts, soit un pont à quatre colonnes, trois ponts ciseaux et deux ponts à deux colonnes dont un de 5,5 tonnes de capacité pour les utilitaires et les camping-cars. Il y a aussi trois postes supplémentaires pour la mécanique. L’équipe est constituée de trois mécaniciens à temps complet, Dominique Pénard, Jérôme Imbert et Alan Gilbert, de deux apprentis Tylan Chauvin et Charles-Henri Le Mounier ainsi que de Pascal Pélerin de Protecticar.

Avec ce dernier, Mathieu a créé Les Samedis de L’Occasion. Tous les premiers samedis de chaque mois, le parking du garage est ouvert de 9 h à 13 h aux particuliers qui souhaitent vendre leur voiture. Ceux-ci sont conseillés par le garage et les voitures peuvent être mises sur les ponts pour un examen plus complet. Tout est entièrement gratuit. Aussi, le samedi 5 novembre 2022, ils ont organisé une autre manifestation baptisée L’Appel des Passionnés en partenariat avec un fournisseur d’outillage, un préparateur esthétique et un carrossier spécialisé dans la personnalisation automobile. L’objectif était d’inviter les passionnés à venir exposer leurs voitures. Une soixantaine d’entre eux et pas moins de 700 visiteurs ont en fait répondu présent  ! Devant le succès de la formule, ils ont désormais décidé de coupler les deux rendez-vous tous les premiers samedis de chaque mois. Cette opération permet à Mathieu de partager sa passion de l’automobile tout en s’imposant comme une entreprise dynamique et incontournable.

Aujourd’hui son garage a abandonné le panneau Citroën pour rejoindre le réseau AD. Il vend tous les ans quelque 120 véhicules d’occasion et une cinquantaine de véhicules neufs. Talmont-Saint-Hilaire est une commune en plein essor depuis quelques années, et Mathieu ne perd pas de vue que, d’ici deux à trois ans, elle devrait passer le cap de 10 000 habitants.

INTERVIEW EXPRESSE

Trois questions à Mathieu Simonneau

● Qu’est-ce qui vous plaît avant tout dans la 2  CV et dans la Méhari ?
– « En tant que mécanicien, je suis avant tout sensible à l’accessibilité qu’offre la 2 CV et tout particulièrement en ce qui concerne son entretien. On a l’impression que tout vous tombe sous la main. Une fois que l’on a déposé les deux ailes avant et le capot, rien n’est inatteignable. Et puis pas besoin de déposer tel ou tel élément pour en déposer ou en réparer un autre. J’apprécie aussi beaucoup son grand potentiel de personnalisation. La 2 CV est vraiment une voiture sur mesure qui s’accorde, si on le souhaite, à ses goûts et à ses besoins. D’ailleurs, c’est ce qui en fait voiture finalement très ludique. Sa mécanique, n’est constituée que de l’essentiel, de la base. Rien n’est compliqué. Si l’on tombe en panne, tout est simple. En fait, c’est une voiture qui a été conçue pour être accessible dans tous les sens du terme. J’adore aussi le style de la 2 CV tout comme l’aspect pratique de la Méhari. La Méhari, que j’aime aussi beaucoup, est différente. Elle a cette double personnalité de voiture de loisir et de voiture à tout faire au quotidien. On peut tout aussi bien y mettre une planche de surf pour aller à la plage, faire ses courses ou y transporter des parpaings et un sac de ciment. Le contact avec les propriétaires de 2 CV est particulier. Ce sont de véritables passionnés. Pour la Méhari, le profil est un peu différent. Chez les deux il y a une très forte notion de plaisir, mais je dirais que je ressens généralement plus de passion pour la 2 CV. Pour la Méhari, ici au bord de l’océan atlantique, il y a un petit côté mode, un petit côté ostentatoire alors qu’avec sa 2 CV, le Deuchiste se moque bien qu’elle soit à la mode ou non. La 2 CV est, je pense, plus intemporelle. »

● Quel est votre modèle préféré ?
– « Mon cœur de Citroëniste balance entre les deux. Comme je vous l’ai dit, j’adore la Méhari, j’adore son côté pratique. J’ai la chance d’être père de famille et j’emmène dès que possible mes filles faire un tour en Méhari. Elles préfèrent de loin la Méhari pour aller à l’école. Rouler les cheveux au vent est un vrai plaisir pour elles tout comme pour moi  ! Si je devais aujourd’hui m’offrir une 2 CV, je pense que je choisirais une 2 CV France 3. Son concept maritime qui évoque la navigation de plaisance en bateau à voiles me plaît beaucoup. C’est un argument auquel je ne suis pas insensible. Et puis c’est à la fois un modèle peu courant et une 2 CV 6 de dernière génération avec freins avant à disque. C’est parfait pour circuler dans la circulation actuelle. Par ailleurs, je possède une belle 2 CV AZLP depuis un peu plus de six ans qui est habillée avec quelques éléments de 2 CV AZAM. Elle est en quelque sorte un peu l’enseigne, la mascotte du garage. Je la mets souvent en exposition. Nous lui avons fait une décoration publicitaire comme le faisaient autrefois les garagistes avec leurs voitures de service. Sur les côtés, il y a les coordonnées, et à l’arrière nous avons rajouté une pointe d’humour avec la mention « véhicule d’intervention rapide ». Le côté rétro et humour fait beaucoup sourire les passants et les automobilistes. Pour rester chez Citroën, j’aime aussi beaucoup la Saxo VTS. J’en ai acheté une en 2004 qui était préparée pour la compétition. A son volant, jusqu’en 2008, j’ai régulièrement fait de la course de côte. »

● Quel est votre meilleur souvenir de petite Citroën ?
– « Mon meilleur souvenir de petite Citroën, c’est en Méhari  ! Lorsque j’étais plus jeune, j’empruntais souvent des Méhari que mon père avait restaurées pour les revendre. Je roulais un peu avec pendant les vacances et j’allais à la plage. J’y allais avec des amis qui avaient pour certains déjà leur voiture et bien souvent des voitures un peu sportives. Mais ceux qui n’en avaient pas encore, voulaient quasiment tous monter avec moi préférant rouler dans cette Citroën qui ressemble tant à un gros jouet. Avec, je faisais toujours mon petit effet ! Déjà la Méhari avait un très grand succès. D’ailleurs, dans la circulation, elle ne passait jamais inaperçue. En fait, elle a toujours eu une popularité exceptionnelle. Aujourd’hui, je vais toujours à la plage en Méhari avec ma petite famille, et le plaisir est toujours le même quelles que soient les générations  ! »

Garage Simonneau
615, avenue des Sables
85440 TALMONT-SAINT-HILAIRE
Tél. : 02 51 90 60 21
Mail  : gge.simonneau@orange.fr
Facebook  : Garage Simonneau Talmont
Site  : www.garagesimonneautalmont.com

 

Garage Faure Auto a ALLEX, une passion pour la mEcanique placEe sous le signe des deux chevrons

2CV-MCC | 14 décembre 2022

Dans la famille Faure, la réparation automobile était loin d’être une tradition familiale. Le père d’Hugues Faure était cheminot. Et, bien qu’il roulait au quotidien en Ami 6 Berline qui lui donnait toute satisfaction, il n’avait pas d’attrait particulier pour la marque aux deux chevrons, ni aucune passion pour la mécanique.

En fait, Hugues Faure vient à la mécanique à l’âge où l’on commence à avoir des vélomoteurs et où l’on en fait l’entretien et les interventions mécaniques soi-même. C’est ainsi que, de fil en aiguille, il obtient un CAP de mécanique au Collège d’Enseignement technique de Saint-Vallier dans la Drôme. Ensuite, il décide d’aller à Lyon se perfectionner dans le domaine des pompes à injection de moteurs Diesel. Là, il obtient en 1968 un CAP de mécanicien poids lourds. Au début des Années soixante-dix, il se retrouve sur le marché du travail. Pour son premier emploi, il entre au garage Renault local, à Saulce, où pendant toute la saison estivale il intervient sur toutes sortes de voitures. Pour la première fois il travaille sur une 2 CV… L’expérience est à tout jamais ancrée dans sa mémoire. Le patron ressoudait un plancher et lui avait dit, en cas de départ de feu, de l’éteindre toute de suite avec un seau d’eau prévu à cet effet. Aux premières flammes Hugues a pris le premier seau qui s’est présenté, mais celui-ci était rempli d’essence ! Dans l’affolement, il ne s’en était pas rendu compte. La voiture s’est mise à flamber et lui avec car il s’était aussi aspergé. Mais, heureusement, une fois l’effet de surprise passé, tout a été éteint en quelques secondes. Il n’y a eu ni blessé ni dégâts, juste une grosse frayeur…

A la fin de l’été, il entre chez Peugeot à Valence, mais il y est considéré comme un jeune en cours de formation alors qu’il est déjà diplômé. Et comme le salaire n’était du tout pas en rapport avec son niveau de qualification, il rejoint alors la fameuse concession Citroën Minodier. Là, en cette première moitié des Années soixante-dix, c’est la grande époque des 2 CV 4 et 2 CV 6, des Dyane 4 et Dyane 6, de l’Ami 8 et Ami Super, de la GS, de la SM, de la CX, de la 2 CV AZU 250 et 2 CV AKS 400 ou encore du Type H. Et il y a encore beaucoup d’Ami 6 et de DS malgré la sortie de leurs remplaçantes respectives. Il travaille aussi régulièrement sur des M 35 et des GS Birotor équipées des fameux moteurs à piston rotatif. Hugues reste onze ans dans cette concession Citroën. Devenu réceptionnaire d’atelier, il souhaitait faire une formation pour se familiariser avec la CX sortie depuis quelques années afin de pouvoir en parler en connaissance de cause avec leurs propriétaires. Cette formation, pourtant promise, ne venant pas après plusieurs mois d’attente, il décide de donner sa démission au mois de novembre 1980 et de finalement s’installer à son compte à Allex. Là, il trouve un garage Renault à reprendre. Après deux ans d’exploitation en gérance, il le rachète et prend le panneau Citroën. Son équipe se compose alors d’un apprenti et d’un pré-apprenti. Datant des Années soixante, le garage est ancien, presque vétuste, et offre un confort de travail très rudimentaire. Sa situation dans le bourg, avec les nuisances que cela implique pour le voisinage, le condamne à terme. Aussi, étant devenu trop petit et ne permettant pas le développement de l’activité, en 2011, Hugues achète dans la zone artisanale située à l’ouest d’Allex les locaux d’une usine de sous-traitance de microprocesseurs construite au cours des Années quatre-vingt-dix. Aujourd’hui, son garage occupe une surface totale de 1 800 m2 dont 400 couverts. Il est devenu Point Relais 2CV-MCC en 2010, peu de temps avant son déménagement. Il connaissait bien nos produits et était déjà un client très régulier bien que l’activité des petites Citroën ait toujours été pour lui saisonnière. Entretenant de très bonnes relations avec le 2 CV Club du Dauphiné-Vivarais de Beaumont-Les-Valence, ses membres viennent régulièrement le voir pour les grosses réparations et les opérations mécaniques qu’ils ne peuvent ou ne savent pas faire eux-mêmes.

Le garage Faure dispose actuellement de cinq postes mécaniques, avec quatre ponts (un quatre colonnes, un deux colonnes, un pont ciseaux, un petit Unic mobile), et trois postes carrosserie plus une cabine de peinture. L’équipe est composée de Nicolas Martin, mécanicien, d’Alessandro Chasson, apprenti mécanicien, de David Faure, le fils d’Hugues qui est en charge de la carrosserie la tôlerie et la peinture et titulaire d’un bac professionnel obtenu à Orange, et d’Emma Dieunon apprentie en carrosserie. C’est Hugues qui a lui-même formé son fils à la carrosserie et à la peinture. Bien qu’à la retraite depuis quelque temps, Hugues est aujourd’hui toujours en activité aux côtés de son fils à qui il a transmis la gérance du garage. Il ne devrait se charger désormais que de ce qui lui fait plaisir, mais il reste impliqué à 300 pour 100 dans le garage avec la gestion, l’accueil, etc. Il n’a pas le temps de se consacrer aux automobiles de collection comme il le voudrait. Cependant, il a décidé qu’à partir de janvier 2023, il n’officierait plus que dans l’atelier et laisserait de plus en plus de responsabilités à son fils. Le temps est désormais venu pour lui de pleinement profiter de sa passion !

Trois questions à Hugues Faure
Interview expresse :

● Qu’est-ce qui vous plaît avant tout dans la 2 CV et dans la Méhari ?
– « En tant que mécanicien, la première chose que j’apprécie avant tout, c’est la facilité et simplicité de réparation de ces voitures, surtout en ce qui concerne la 2 CV. Avec elle, tout est accessible et se démonte rapidement. Une fois le capot et les deux ailes déposés, on est tout de suite à pied d’œuvre. Les personnes qui l’ont conçue ont fait preuve d’une intelligence hors du commun. Aucune voiture n’offre une telle accessibilité ! Et puis elle a cette fameuse suspension. On n’a jamais rien vu d’équivalent. Rien de tel n’existe à côté. Renault a bien essayé de faire quelque chose avec sa R 4, mais cela n’a rien à voir. En matière de liaisons au sol, cette voiture s’inspire en fait de la Traction et de ses suspensions à barres de torsion. Une voiture sortie presque trente ans plus tôt ! Et il en va de même pour la R 16. D’ailleurs, je l’ai vu de mes propres yeux quand je travaillais chez Renault. Sur les premières R 16, au niveau de l’essieu arrière, il y avait dans la carrosserie des logements pour deux sphères de suspension. Elle avait été prévue pour recevoir un essieu arrière avec une suspension hydropneumatique qui n’est jamais sortie. »

● Quel est votre modèle préféré ?
– « Dans les bicylindres, ce n’est certainement pas l’Ami 8 que je n’aime pas trop. J’aime bien la Méhari mais, aujourd’hui, j’aimerais bien avoir une Ami 6 Berline. J’aime beaucoup cette voiture que j’ai bien connue pendant mon enfance. Elle est elle aussi une authentique Citroën car elle est vraiment atypique par sa ligne et son design. Tout le dessin de son intérieur est très inspiré. Les poignées, le volant, la sellerie et le tableau de bord ont fait l’objet de recherches stylistiques. C’est évident. On est vraiment à l’opposé de la 2 CV où l’esthétique a été totalement mise de côté. Seuls comptaient, le prix de revient, l’aspect pratique, la fiabilité et le poids. A l’époque, l’Ami 6 est une petite berline à la portée des gens modestes mais, contrairement à ses concurrentes d’alors, elle offre un confort et un raffinement haut de gamme. A ce niveau, il y a vraiment eu de la recherche dans cette voiture. Personnellement, ma préférence va aux tout premiers modèles, ceux équipés de la première version du moteur de 602 cm3. Avec le moteur de 35 ch qui apparaît en mai 1968, les choses se compliquent, je trouve que l’Ami 6 perd en fait beaucoup de la simplicité de ses débuts. »

● Quel est votre meilleur souvenir de petite Citroën ?
– « Au début, lorsque je travaillais chez Minodier, je nettoyais le moteur d’une 2 CV Camionnette. Nous faisions cela avec un produit très inflammable que l’on pulvérisait et l’on mettait des protections en plastique sur les tambours de frein. Bien sûr, il fallait débrancher la batterie, mais, pour gagner du temps, je ne l’avais pas fait. Et, bien sûr, j’ai fait un court circuit… Tout s’est enflammé y compris les protections en plastique ! Je suis sorti de l’atelier en criant au feu ! Ce jour-là, il avait avec un monsieur qui venait récupérer nos huiles de vidange. Il a sorti de son camion un gros extincteur et a tout éteint en quelques secondes. Il riait alors que moi j’avais eu peur pour la voiture et je craignais pour ma place… Je lui ai demandé de ne rien dire à mon chef, mais il a été mis au courant alors que je tremblais encore sous le coup de l’émotion. Pour ne rien vous cacher, cette mésaventure le faisait alors beaucoup rire. Au-delà de cet incident, mon sauveur du jour qui s’appelait Edward Renaud, est dès lors devenu un de mes meilleurs amis. Propriétaire de la fameuse entreprise de déconstruction automobile GPA installée à Livron en bord de Nationale 7, juste à côté d’Allex, nous ne nous sommes plus quittés. Aujourd’hui, je suis toujours très ami avec sa famille. C’est une des plus belles rencontres de ma vie ! »

Garage Faure Auto
ZA Allée Charponnet
Route de Livron
26 400 ALLEX
Tél. : 04 75 62 62 39
Mail : sarlfaureauto@orange.fr

 

Garage benjamin chatard a saint-etienne, independant et heureux de l’etre !

2CV-MCC | 2 novembre 2022

Chez les Chatard, la mécanique est une tradition familiale depuis quatre générations. Tout commence avec Firmin, l’arrière-grand-père, qui, le premier, s’installe comme garagiste à Saint-Etienne. Il crée ainsi une affaire assez importante qui faisait aussi station-service et casse. C’est son fils Léon, le grand-père de Benjamin, qui est venu s’installer en 1969 là même où se trouve encore le garage Chatard aujourd’hui.

Volontairement indépendant, Léon Chatard monte un garage multimarque, mais il se spécialise très vite dans l’entretien et la réparation des ID et des DS. Il jouit rapidement d’une excellente réputation qui lui amène une clientèle nombreuse et qui vient parfois de loin. Au cours des Années quatre-vingts, il prend sa retraite et laisse la place à son fils Jean-Jacques le père de Benjamin. Celui-ci poursuit dans la même voie et fait toute sa carrière dans l’entreprise familiale. Le garage Chatard reste multimarque et indépendant. Quant à Benjamin, la mécanique le passionne depuis qu’il est tout petit. Dès qu’il en a l’âge, il commence à faire ses premières armes sur ses vélomoteurs. Après avoir passé un baccalauréat professionnel au lycée Etienne Mimard à Saint-Etienne, il travaille pour diverses concessions pendant un petit peu moins de dix ans. Il acquiert ainsi des compétences « extérieures » qui lui seront bien utiles par la suite et qui restent encore aujourd’hui un atout de premier ordre. Il entre au garage familial en 2009 où, quelque temps plus tard et à son tour, il prend la direction de l’affaire.

Benjamin a toujours été intéressé par les voitures anciennes et en a possédé plusieurs, Renault 8, Renault Dauphine, Triumph Herald, etc. Mais sa découverte de la 2 CV est finalement assez récente. Elle remonte à une quinzaine d’années lorsqu’un monsieur est venu pour faire restaurer la 2 CV de son père décédé. C’était une 2 CV AZAM de 1965 Bleu Brouillard pleine de poussière. Elle était immobilisée depuis au moins vingt ans et il y avait tout à faire dessus. Et comme son père et ses employés d’alors avaient toutes les compétences requises, il a accepté le chantier. A partir de ce moment, il s’implique dans le projet et s’occupe de la recherche des pièces. Il apprend alors à connaître les différents modèles et versions. De fil en aiguille, il en tombe littéralement amoureux. Derrière ce chantier, il n’y a alors aucun projet, aucune volonté d’en faire un jour une spécialité. Jusqu’alors, en matière de 2 CV et de Méhari, le Garage Chatard fait plus de l’entretien et des réparations mécaniques. Ce chantier faisant l’unanimité au sein de l’équipe du garage, Benjamin prend la décision de créer une activité spécifique dédiée aux Petites Citroën. C’est lui aussi qui fait en sorte que le garage devienne Point Relais 2CV-MCC car, très vite, en tant que professionnel de l’automobile, il apprécie de pouvoir travailler avec des pièces d’origine.

Aujourd’hui, le garage Chatard compte deux mécaniciens, Xavier Jammet et Roger Talancieux, qui s’occupent essentiellement des voitures modernes. Quant à Benjamin, il se consacre entièrement aux 2 CV et Méhari (mécanique, électricité, soudure, préparation, remontage, etc.). Il y a six postes de travail, deux postes pour les 2 CV et quatre postes avec des ponts pour les voitures modernes, soit trois ponts à quatre colonnes et un pont à deux colonnes. Pour les 2 CV, tout est réalisé au garage exception faite de la peinture qui est sous-traitée à l’extérieur auprès de différentes entreprises de carrosseries. En ce qui concerne l’outillage spécifique aux 2 CV, Benjamin utilise des outils que son grand-père avait achetés à l’époque, les plus anciens datant des années cinquante…

Le garage Chatard occupe une surface de 500 m2 dont 400 couverts pour l’atelier et un bureau de 30 m2. Les locaux, datant des Années quarante, abritaient à l’origine une usine de sonnettes. Situé proche du centre-ville de Saint-Etienne, il n’est pas sur un grand axe, mais le bouche-à-oreille marche bien. Les gens viennent aussi parce qu’ils connaissent le garage depuis des années. Soixante pour cent de sa clientèle viennent de père en fils depuis trois voire parfois quatre générations. Benjamin aime à rappeler que son grand-père a commencé seul avec sa boîte à outils. Mais, le jour de l’ouverture de son garage, il y avait déjà des clients qui le connaissaient et qui attendaient derrière la porte. Il a toujours voulu rester sur une petite structure pour privilégier la qualité du travail et de la relation avec le client. Aujourd’hui, le mot d’ordre et les valeurs sont restés les mêmes. Benjamin y est très attaché. Son souhait est avant atout de préserver l’esprit de l’entreprise, de continuer sur cette voie. Même si cela a quelques inconvénients, il n’envisage surtout pas de changer de locaux. Il est confiant en l’avenir de son entreprise tout en reconnaissant avec lucidité qu’il lui faut régulièrement s’ouvrir aux technologies nouvelles. Peut-être aussi qu’il installera une cabine de peinture d’ici quelques années. Elle lui permettra d’être totalement indépendant en maîtrisant de bout en bout les chantiers de restauration et de ne plus être tributaire des sous-traitants.

Quant à la relève, Benjamin est l’heureux papa de deux garçons de 5 et 3 ans, Eliot et Siméon, qui sont fous passionnés de voitures, et surtout de 2 CV. L’un de leur plus grand plaisir est de venir au garage pour jouer avec les outils. Donc, de ce côté-là aussi, il n’y a apparemment pas trop d’inquiétudes à avoir !

Trois questions à Benjamin Chatard
Interview expresse :

● Qu’est-ce qui vous plaît avant tout dans la 2 CV et dans la Méhari ?
– « Ce qui me plaît, c’est que la 2 CV dégage en général quelque chose de convivial et de familial. Elle est sans artifice. Elle correspond à ma personnalité et à l’état d’esprit du garage. Avec elle, on va tout de suite à l’essentiel. C’est une voiture qui ne ment pas. Elle est ce qu’elle montre, ni plus ni moins. Elle ne fait pas de promesses qu’elle ne peut pas tenir, mais celles qu’elle fait, elle les tient bravement et sans problème. Et puis il y a les personnes qui l’utilisent. Ce sont des gens simples et vrais, de toutes conditions sociales. On rencontre de tout, mais à chaque fois c’est la même passion qui les anime. C’est unique. On ne voit çà nulle part ailleurs, avec aucune autre marque et avec aucun autre modèle. D’ailleurs, je refuse maintenant les chantiers de restauration d’autres modèles. Je n’ai pas le même plaisir à travailler sur d’autres voitures, et le contact humain n’a pas du tout la même qualité. Pour moi, ce sont des choses qui comptent beaucoup. Donc c’est la 2 CV et rien d’autre ! »

● Quel est votre modèle préféré ?
– « J’avais une 2 CV AZU de 1957 me plaisait vraiment beaucoup, je la regrette aujourd’hui. Pour moi, la 2 CV Camionnette est le symbole de la 2 CV travailleuse, celle qui était tout aussi bien utilisée par les petits artisans des villes et des campagnes et par les agriculteurs que par les grosses entreprises qui en avaient des flottes entières. Elle était universelle. Aujourd’hui, elle est devenue une voiture de collection avec un très fort capital sympathie du fait de son aspect utilitaire. Et puis, elle a une allure inimitable avec sa carrosserie faite quasi entièrement de tôle nervurée et ses grandes roues de 400. Sinon j’aime bien aussi les 2 CV 6 classiques. Ce sont des voitures agréables et simples à conduire. A leur volant, on peut partir en famille avec deux adultes et deux enfants. Je suis plus porté sur les modèles de série stricte plutôt que les séries spéciales et limitées. Une 2 CV sobre, d’une seule couleur me plaît mieux. Les couleurs voyantes du milieu des Années soixante-dix ne sont pas non plus celles qui m’attirent particulièrement. J’aime la sobriété lorsqu’il s’agit de 2 CV. Mais, paradoxalement, en tant que restaurateur, je préfère restaurer des séries limitées ou des 2 CV plus anciennes. Je reconnais bien volontiers que ce sont de très beaux modèles et que le résultat est toujours plus flatteur. Les 2 CV des Années cinquante ont esthétiquement quelque chose en plus avec leur capot nervuré. Aussi, les couleurs anciennes, les trois gris des Années cinquante, leur donnent vraiment une personnalité particulière. Aujourd’hui, si je devais me racheter une 2 CV, je me tournerais vers une camionnette à capot nervuré, une 2 CV AZU plutôt qu’une 2 CV AU. C’est vrai qu’avec le moteur de 425 cm3 on a quand même un peu de puissance et c’est plus agréable sur la route qu’avec le petit moteur de 375 cm3. »

● Quel est votre meilleur souvenir de petite Citroën ?
« Mon meilleur souvenir en 2 CV, c’est la première fois où je suis parti en 2 CV avec mon épouse Stéphanie et nos deux fils de trois et cinq ans, Eliot et Siméon. C’était au printemps dernier. Pour eux, cela a été une véritable révélation. Les voir heureux comme çà, derrière, installés dans leurs sièges auto, cela a vraiment été génial. Nous étions partis pique-niquer pour la journée par les petites routes de l’arrière-pays sans destination précise. C’était notre première sortie en famille en 2 CV. Maintenant, ils n’ont plus qu’une seule envie, recommencer au plus vite. Pour moi c’est une façon de leur faire découvrir des vraies valeurs, c’est le début de la transmission de quelque chose à laquelle je crois sincèrement. Depuis, je ne vous cache pas que la 2 CV est complètement entrée dans leur vie. J’espère seulement que ce sera pour toujours et qu’elle leur apportera au moins autant que ce qu’elle m’a apporté et m’apporte encore aujourd’hui ! »

Garage Benjamin Chatard
20, rue du Rozier
42100 Saint-Etienne
Tél. + Fax. : 04 77 25 14 54
Mail : garagechatard@hotmail.fr
Site : www.garagechatard.fr

 

Garage Thierry delacour, une passion pour la 2 CV depuis l’enfance

2CV-MCC | 23 août 2022

On ne peut pas vraiment dire que l’automobile ou la mécanique soit une tradition dans la famille de Thierry Delacour. Son grand père a d’abord travaillé dans une scierie avant de s’installer éleveur bovin dans les environs de Portbail dans la Manche. Tandis que son père, il était peintre en bâtiment. Mais c’est malgré tout grâce à ce dernier que la passion de la 2 CV lui est venue.

Depuis sa tendre enfance, Thierry Delacour a en effet toujours été bercé dans la 2 CV familiale et en garde encore aujourd’hui de nombreux souvenirs. Sa grand-mère maternelle, était elle aussi une inconditionnelle de la petite Citroën. Elle a eu plusieurs 2 CV et a ainsi participé à faire naître sa vocation. Lorsqu’il avait une dizaine d’années, Thierry était devenu ami avec un certain Emile Lerévérend qui était le chauffeur de son car scolaire. Ils parlaient souvent ensemble de mécanique. C’est en fait lui qui a tout déclenché. Le père de Thierry avait acheté d’occasion une 2 CV de 1962 au cours des Années soixante-dix qu’il avait ensuite cédée à sa mère. Celle-ci ne l’utilisant plus, il l’avait ensuite récupérée pour tirer son bateau, mais il en avait découpé tout l’arrière afin d’avoir une meilleure visibilité lors des manœuvres. A l’époque, elle ne servait à nouveau plus et restait stationnée sous un pommier… Thierry en parle un jour à Emile qui, lui-même roulait en 2 CV Camionnette. Celui-ci se propose alors de l’aider à la redémarrer. Il est ainsi venu un samedi avec tout ce qu’il fallait pour la remettre en route. Ils ont ensuite révisé petit à petit toute la mécanique si bien que, vers l’âge de 12-13 ans, notre ami a commencé à goûter aux joies de la conduite en 2 CV. Bien sûr, il n’était surtout pas question de prendre la route. Thierry ne roulait que dans les champs et les petits chemins de campagne des environs de la ferme de sa grand-mère. Suivant sa passion, Thierry fait alors un CAP-BEP de mécanique automobile en deux ans au lycée Jules Verne de Mondeville dans le Calvados près de Caen. En parallèle, pendant un an, il suit une formation de diéséliste. Il revient ensuite dans la Manche où, en 1993, il obtient un baccalauréat professionnel après deux ans de cours au lycée Julliot de La Morandière à Granville. Une fois son diplôme obtenu, il effectue dix mois de service militaire dans le Train à Paris, porte de La Chapelle. Il travaille alors à l’atelier véhicules légers mais n’intervient essentiellement que sur des Peugeot P 4. Les Méhari ne sont alors plus en service et les seules qu’il a croisées étaient à la casse au camp de Satory près de Versailles…

Une fois démobilisé, Thierry part travailler à Paris chez Peugeot en tant que mécanicien automobile à la filiale Mercier du boulevard de la Bastille. Puis, il part dans le 19e, toujours chez Peugeot, où il devient réceptionnaire atelier. Entretemps, Mercier est racheté par Botzaris. Il rejoint ensuite Peugeot Botzaris près de la gare de l’Est où il devient chef de réception. Mais il a le mal du pays. Sa Normandie lui manque et, fin décembre 2001, il part travailler chez Volvo à Cherbourg. Notre ami garde cependant un excellent souvenir de son passage chez la marque au Lion. Il y a côtoyé des mécaniciens hors pair, excellents professionnels, et a acquis avec eux une très bonne expérience. Il reste chez Volvo deux ans jusqu’à ce qu’il décide de se mettre à son compte et de revenir définitivement à Portbail. C’est ainsi qu’avec son épouse Florence ils décident de racheter l’agence Citroën locale dont le propriétaire part en retraite. Le 1er janvier 2004, Thierry entre officiellement dans le réseau Citroën et, peu de temps après, devient aussi Point-Relais 2CV-MCC. Son garage, qu’il loue, est situé dans le bourg et occupe une surface de 600 m2. C’est un garage à l’ancienne qui a alors près de 60 ans d’existence.

A la fin de l’année 2006, Thierry saute le pas et achète un bâtiment situé dans la zone artisanale. Le voilà à son compte et désormais chez lui ! Ses nouveaux locaux offrent 800 m2 couverts sur un terrain d’une surface totale de 2 900 m2. C’est aussi à cette époque que son activité se développe autour des véhicules anciens. Depuis 2004, il avait le projet de se consacrer aux voitures de collection en faisant d’abord de l’entretien puis ensuite de la véritable restauration. Petit à petit, il se construit une clientèle conséquente mais aussi une réputation grâce au bouche-à-oreille. Si aujourd’hui il fait surtout de la 2CV, il travaille aussi sur d’autres Citroën comme la Traction, la DS, la SM, la CX et la XM, il ne se limite pas pour autant à la marque Citroën. Il a ainsi par exemple entièrement reconstruit une Alfa Romeo coupé Bertone. Dans son atelier l’on trouve aujourd’hui des Simca, des Jaguar ainsi que des Peugeot en entretien avec des 504 et un peu de 205.

Aujourd’hui, le Garage Delacour Automobiles emploie un mécanicien en la personne de Fabien Lafineur, Thierry et son épouse Florence et travaille avec Olivier Dumont, un agent commercial indépendant. Mais le tableau n’est pas complet, car l’équipe comprend aussi Margaux Delacour, la fille de Thierry et Florence. Celle-ci vient d’avoir 21 ans. Elle a toujours grandi au garage et est passionnée d’automobiles comme son père. Après avoir fini ses études, elle s’est dirigée vers une carrière commerciale, mais elle s’est rapidement rendu compte que cela ne lui convenait vraiment pas. Elle est donc venue travailler au garage et a décidé de se mettre à la carrosserie. Elle a alors fait une formation en carrosserie de deux ans et une formation en peinture d’un an. En septembre, cela fera cinq ans qu’elle travaille au garage en tant que carrossier-peintre.

Thierry qui a quitté le réseau Citroën à la fin de l’année 2021, aimerait maintenant se consacrer de plus en plus aux voitures anciennes mais tout en conservant les voitures modernes afin de ne pas mettre tous les œufs dans le même panier. Actuellement, la voiture de collection représente tout de même plus de la moitié de son activité. Son but est de donner dorénavant le plus de place possible à sa passion afin d’exercer sa profession tout en se faisant plaisir au quotidien.

Trois questions à Thierry Delacour
Interview expresse :

● Qu’est-ce qui vous plaît avant tout dans la 2 CV et dans la Méhari ?
– « Ce qui me plaît avant tout c’est la simplicité et la liberté qui caractérisent vraiment ces deux modèles. Aujourd’hui, on n’a plus çà avec les autres voitures. C’est impossible ! Elles sont devenues trop sophistiquées. La 2 CV et la Méhari sont issues d’une époque où l’on pouvait faire des voitures à très forte personnalité, rustiques et pleines de qualités. Mais attention, simplicité ne veut pas dire que ce soit des voitures simples. Les solutions techniques originales qu’elles utilisent sont très évoluées. C’est d’ailleurs pour cela qu’entre bricoler et bien refaire une 2 CV il y a un océan. Nous, au garage, on voit passer beaucoup de voitures mal refaites. Il ne suffit pas de remonter des pièces neuves pour avoir une bonne voiture. Il faut savoir les régler et faire en sorte qu’elles fonctionnent parfaitement pour obtenir au final une voiture qui offre le comportement pour lequel elle a été conçue. Mais oui, sinon, la 2 CV et la Méhari offrent une simplicité d’usage étonnante. Ça se décapote en un rien de temps. Ça démarre et on part se promener. Et puis il y a de l’astuce et du génie avec des solutions comme l’embrayage centrifuge, la suspension à interaction à grand débattement, le volet d’aération et le chauffage à air chaud. Rien ne tombe en panne et on passe partout. Ce sont les reines des petits chemins. Avec elles c’est le bonheur. J’ai récemment repris une 2 CV Camionnette. Avec on va se promener le dimanche et on est heureux. Moi, ça me va très bien ! »

● Quel est votre modèle préféré ?
« Je préfère avant tout les 2 CV des Années cinquante avec le vieux capot nervuré. Et si en plus il y a une capote longue, c’est vraiment le summum. Personnellement, je n’ai jamais roulé avec les toutes premières 2 CV à moteur 375 de cm3. En revanche, je connais bien les 2 CV à moteur de 425 cm3. J’ai une de ces premières 2 CV à remettre en état. Elle date d’octobre 1950. Malheureusement, elle n’a plus son moteur d’origine. Il faut que je lui en retrouve un. Elle était gris métallisé. Sinon elle est complète avec ses quatre portières mécanosoudées et son capot à grosses soudures et double compas. Mon objectif est de la restaurer comme lors de sa sortie d’usine. Sinon, parmi mes projets, j’ai aussi une Méhari qui traîne dans un coin. Personnellement, je préfère les anciennes qui ont la première calandre non démontable. C’est un petit peu plus difficile pour régler l’allumage, mais elles ont tellement de charme. Le modèle suivant, avec la nouvelle calandre et, toujours, le tableau de bord de 2 CV m’intéresse aussi. Mais j’avoue que lorsque l’on passe au nouveau tableau de bord de type LNA, on n’est plus dans la même ambiance lorsque l’on est au volant. Maintenant, j’aime bien aussi les 2 CV récentes. J’ai toujours ma première 2 CV 6 qui est aussi ma première voiture. Je l’ai depuis l’âge de 18 ans. C’est une 2 CV 6 Spécial Rouge de Castille de 1982 que j’avais achetée d’occasion dès que j’ai eu mon permis de conduire. Elle est très agréable à conduire avec ses freins à disques. Aujourd’hui, je ne l’utilise plus qu’aux beaux jours. »

● Quel est votre meilleur souvenir de petite Citroën ?
« Mon meilleur souvenir ça a été avec cette fameuse 2 CV de 1962 lorsque j’ai pu commencer à la conduire. J’ai roulé avec dans les chemins et dans les champs à la ferme de ma grand-mère. Cela m’a tout de suite procuré un grand sentiment de liberté. Je m’en suis servi tant que j’ai pu. J’avais une dizaine d’années. Je l’entretenais, faisais les réparations. J’ai tout appris avec elle. Je l’ai toujours. Malheureusement sa carrosserie est très fatiguée mais elle a pour moi une très grande valeur sentimentale. Autre souvenir inoubliable, en 2009, avec ma fille Margaux, nous sommes allés à la Rencontre Nationale de 2 CV Clubs de Giel avec ma 2 CV 6 Spécial de 1982. Nous avons dormi sous la tente. C’était la première fois que nous participions à un tel événement, et malheureusement la dernière car c’est souvent loin de chez nous. Margaux était toute petite mais elle comme moi nous en gardons un souvenir exceptionnel. Je n’avais jamais vu un rassemblement de 2 CV de cette ampleur. Cela nous a vraiment marqués. Tant et si bien qu’il y a deux ans, pour son anniversaire, je lui ai offert une 2 CV AZLP Gris Typhon de novembre 1964, une des dernières avec portes suicide. »

Garage Delacour Automobiles
Zone artisanale
Rue du Père Albert
50580 Portbail-sur-Mer
Tél. : 02 33 04 88 31
Mail : delacour-automobiles@orange.fr
Site : www.delacour-automobiles.fr
Facebook : Delacour Automobiles Portbail

 

Garage Francis Pierrot à Vrécourt, trois générations de garagistes dans la passion Citroën

2CV-MCC | 28 juin 2022

Chez les Pierrot, la profession de garagiste est une tradition familiale. Il y a tout d’abord eu le grand-père, Paul Pierrot qui, le premier, a ouvert au début des Années trente un garage. Il s’installe alors à Vrécourt dans le département des Vosges, à une trentaine de kilomètres à l’ouest d’Epinal à la limite avec la Haute-Marne.

Paul Pierrot commence alors comme agent de la marque Donnet-Zedel. En 1939, il est mobilisé et avant de partir sous les drapeaux, par précaution, il démonte sa Donnet-Zedel et la cache. Fait prisonnier, il est interné en Allemagne et ne revient chez lui qu’en 1945. Il rouvre alors son garage, remonte sa voiture et reprend son activité. Le travail ne manque pas. Il devient agent Citroën, Donnet ayant fait faillite à la fin de l’année 1934… Il connaît alors cette période de reconstruction pendant laquelle Citroën relance ses modèles d’avant-guerre avec les camions T 45 et U 23 et les Traction 11 et 15. Mais c’est aussi la grande époque des premières nouveautés avec le Type H puis la 2 CV qui connaissent tous deux le succès que l’on sait. A l’agence Pierrot, les acheteurs de 2 CV doivent attendre au minimum deux ou trois ans pour être livrés. Mais, si l’un deux achète un camion, l’usine lui permet d’obtenir une 2 CV sans délai… Le garage se développe au fil des ans. Une Berliet est achetée comme véhicule de service et transformée en camionnette. Elle est rapidement épaulée par une Citroën 10 A « Rosalie » qui fait une excellente dépanneuse après avoir reçu un moteur culbuté de U 23 et des freins hydrauliques en lieu et place de ses freins à câbles d’origine. Elle laissera ensuite sa place à un Dodge 6 x 6 avec treuil racheté aux surplus militaires des Domaines qui sera lui-même remplacé par un Belphégor Diesel équipé en porte-voiture basculant. A partir du milieu des Années cinquante jusqu’à la fin des Années soixante, Paul Pierrot est aussi concessionnaire des tracteurs de la marque allemande Bautz.

 

Lorsqu’il prend sa retraite au début des Années soixante-dix, travaillent avec lui ses trois fils, André, Roger et Jean-Robert, ainsi que quatre ouvriers et un petit apprenti. Mais le garage est trop petit et n’est plus fonctionnel compte tenu de son volume d’activité. Il est donc décidé d’acheter un terrain dans le centre du bourg, non loin de la mairie et de la poste, et d’y construire de nouveaux locaux plus grands et mieux aménagés. Le bâtiment fait 500 m2 au total dont 450 pour l’atelier ! Le déménagement est fait en 1972.

Francis Pierrot, fils d’André, grandit dans cet univers de mécanique automobile. Logiquement, il suit la voie tracée par son grand-père et son père. Il passe en deux ans un BEP et un CAP de mécanique automobile au lycée de Gérardmer, puis suit une formation rémunérée pour obtenir un CAP de carrosserie. Ses diplômes en poche, il travaille un temps au garage familial puis part à l’armée en décembre 1980. Là, il est affecté dans le Génie de l’Armée de l’air au 15e RGA à Toul où il est en charge de l’entretien courant des véhicules écoles. Une fois libéré, il entre à la carrosserie Farnier à Neufchâteau. Il se spécialise alors dans l’utilisation des marbres et suit pour cela une formation chez Blackhawk à Strasbourg. Il travaille aussi à rallonger des Type H neufs pour en augmenter le volume utile. Il reste chez Farnier jusqu’en 1999, année où il prend la suite de son père et de ses oncles à la tête du garage familial. Devant les exigences grandissantes du réseau Citroën, il ne conserve le panneau d’agent que jusqu’en 2003 et décide alors de devenir Point Relais 2CV-MCC. Francis Pierrot est en effet passionné de 2 CV et de modèles dérivés avec un attachement particulier pour l’Ami 6 en version Berline et en version Break. Il lit aussi régulièrement les revues consacrées à ces modèles. Il connaît donc notre entreprise depuis plusieurs années et effectue régulièrement chez nous des achats. Il apprécie tout particulièrement de pouvoir se fournir en pièces d’origine dont la qualité est conforme à celle des pièces que fournissait Citroën. Aujourd’hui, ils ne sont plus que deux au garage Pierrot, lui et Laurent Saint-Dizier, un ouvrier-mécanicien qui est là depuis l’âge de 16 ans et il en a maintenant 55 ! Il avait été embauché du temps de son père et ses oncles. C’est d’ailleurs lui qui prend en charge toutes les opérations sur les voitures modernes tandis que Francis se charge de l’entretien et des restaurations des 2 CV et modèles dérivés. Agé de 61 ans, ce dernier pense évidemment à prendre sa retraite. Mais l’affaire familiale poursuivra son activité puisque son neveu, Valentin Pierrot, qui est actuellement mécanicien poids lourd chez RVI, a déjà prévu de prendre la suite d’ici environ deux ou trois ans. Ce sera la quatrième génération… L’avenir est donc assuré, et cela fait particulièrement plaisir à Francis Pierrot de voir perdurer ainsi la tradition familiale !

 

Trois questions à Francis Pierrot
Interview expresse :

● Qu’est-ce qui vous plaît avant tout dans la 2 CV et dans la Méhari ?
– « Ce qui me plaît surtout, c’est la 2 CV en général, toute la 2 CV dans sa globalité. Elle est avant tout une voiture simple. Elle a été conçue pour çà. La Méhari, c’est autre chose. Le plastique, ça reste du plastique… Pour le carrossier traditionnel que je suis, ça reste déroutant, surtout avec ces structures tubulaires destinées à supporter la carrosserie et qui sont de véritables nids à rouille. Ici, dans l’Est de la France, avec les hivers que nous avons et tout le sel qui était déversé sur les routes, cela tournait vite à la catastrophe. Pourquoi à l’époque tout cela n’était pas mieux protégé de la corrosion ?! C’est pour cela que j’aime mieux refaire une 2 CV qu’une Méhari. Actuellement, j’en ai une en chantier dans mon garage. Mais elle a été repeinte deux ou trois fois. On ne sait jamais quel type de peinture a été utilisé et si, avec le temps, cela va faire des réactions, si cela va travailler. Sinon, j’aime bien aussi l’Ami 6, surtout avec la finition Club et ses quatre phares. C’est vraiment une voiture confortable avec laquelle on peut faire de la route dans un véritable confort. Elle est différente de la 2 CV et est moins courante. L’Ami 8 aussi est très intéressante. Comme l’Ami 6, c’est une voiture faite pour les longues distances et où l’on sent que le confort a été volontairement privilégié. »

● Quel est votre modèle préféré ?
– « J’ai deux modèles préférés, la 2 CV de ma jeunesse, une 2 CV AZLP Gris Clair AC 132 de 1959 à roues de 380, et ma 2 CV 6 Vert Bambou de 1979 à phares rectangulaires qui n’a que 50 000 km. La 2 CV de 1959, c’est ma première voiture, et je l’ai toujours aujourd’hui ! Elle est très intéressante. Elle fait partie de celles qui ont été équipées d’origine par Citroën, à titre d’essai, de demi-arbres de transmission à joint homocinétiques. Il s’agissait alors de tester ceux qui seront montés sur la future Ami 6 lancée en avril 1961. A l’époque, je l’avais un peu modifiée pour la moderniser. Je l’avais équipée par exemple d’un moteur de 18 ch et de sa boîte de vitesse. J’avais aussi monté des essuie-glaces électriques. Mais j’avais précieusement gardé toutes les pièces d’origine. J’ai donc tout ce qu’il faut pour la remettre conforme le jour où je la restaurerai. D’ailleurs, j’en ai une autre du même modèle que j’ai mise de côté pour pièces en prévision. Je possède aussi une authentique Citroën 5 HP Trèfle. Elle est de 1925. C’est une des dernières avec les ailes rondes. Je l’ai achetée il y a plus de 40 ans au concessionnaire de Neufchâteau. Je l’ai entièrement refaite, y compris l’armature en frêne avec l’aide d’un ami menuisier-ébéniste. »

● Quel est votre meilleur souvenir de petite Citroën ?
– « Quand nous étions enfants, avec ma sœur et mon frère, nos parents nous emmenaient souvent le dimanche nous promener avec l’Ami 6 de mon père. Nous partions sur les petites routes des Vosges. Nous faisions environ 40 à 80 kilomètres. C’était toujours l’occasion de découvrir des paysages et des petits coins de campagne charmants où le temps semblait s’être arrêté. J’ai toujours continué à me promener de cette façon et à aimer découvrir la campagne. Je prends des routes et des chemins que je ne connais pas. Mon plaisir est en quelque sorte de me perdre… Je découvre des lieux uniques, je traverse des bois. Parfois la petite route que j’emprunte devient un chemin qui, après plusieurs kilomètres, n’aboutit finalement nulle part. Il peut par exemple se terminer à l’entrée d’un champ… Un jour, ainsi, je suis arrivé sur un pré au milieu duquel il y avait une vieille chapelle. Je voyais un chemin qui menait à la chapelle. Je l’ai donc rejoint en traversant une partie du pré. Je suis reparti par ce chemin et j’ai fini par atteindre une autre route. Je vois des choses que personne ne voit. Bien sûr, j’ai toujours le réflexe de donner un petit coup d’œil dans les granges et les hangars que je rencontre pour voir s’il n’y a pas une ou deux 2 CV qui traînent. Un jour, comme çà, j’ai découvert et acheté un banc de scie circulaire artisanal qui était entraîné par un moteur de Citroën 5 HP avec son radiateur d’origine. »

Garage Eurorepar Francis Pierrot
2, rue des près
88140 Vrécourt
Tél. : 03 29 07 32 07
Mail : garage.fpierrot@gmail.com

 

GARAGE BERNARD DEPANNAGE A TOULOUSE, UNE ENTREPRISE FAMILIALE ET UNE INTENSE PASSION POUR LA MEHARI !

2CV-MCC | 25 avril 2022

Les Petites Citroën ont toujours fait partie de la vie de Bernard Grand. Lorsqu’il était enfant dans le Tarn, ses parents avaient une 2 CV grise et, aussi loin que remonte sa mémoire, il se souvient avoir toujours été passionné de mécanique. Et cette voiture qui ne ressemblait à aucune autre a très tôt suscité sa curiosité.

Quand Bernard a 12 ans, sa famille s’installe à Villemur-sur-Tarn en Haute-Garonne. Deux ans plus tard, il commence son apprentissage à Villebrumier, juste à côté, au sein du garage Proto. C’est alors un petit garage toutes marques indépendant comme l’on en trouve alors plein en France en cette toute fin des Années soixante-dix. Là, il découvre la mécanique générale. Evidemment, ce qui lui plaît le plus est d’intervenir sur les Citroën à moteur bicylindre. A cette époque, les 2 CV et les Méhari sont courantes, surtout en milieu rural. Très vite, elles n’ont plus de secret pour lui. Des travaux les plus basiques, il est passé aux interventions les plus techniques. Mais il s’agit là essentiellement d’opération d’entretien. A l’époque, ce sont des voitures de tous les jours, et il n’y a donc pas de restauration comme on peut en faire aujourd’hui. Après trois ans en tant qu’apprenti puis un an en tant qu’ouvrier, il part pour la Drôme faire son service militaire à Montélimar dans les transmissions. Il est mécanicien-dépanneur et passe son permis poids lourds. Il répare aussi des Méhari en quantité ! A la fin de l’année 1986, libéré des obligations, il rentre dans une entreprise de dépannage-remorquage à Toulouse en tant que chauffeur-dépanneur et mécanicien automobile. Il y exerce ce métier pendant plus de vingt ans jusqu’en 2007 et change deux fois d’employeur. C’est à cette époque que son frère Christian achète une Méhari, un modèle de 1969. Elle est à l’état de quasi-épave bien que presque complète. Avec une seconde, ils en reconstruisent une parfaitement roulante sans acheter une seule pièce. La voiture est essentiellement destinée à leur père, mais Bernard en prend le volant chaque fois que l’occasion se présente. Avec elle, il met le doigt dans l’engrenage. Pour lui ou pour des amis, il commence à restaurer et reconstruire des Méhari. Mais ça n’est qu’une passion et jamais il n’aurait imaginé à l’époque en faire une véritable activité professionnelle.

Puis, en 2007, Bernard décide de se mettre à son compte dans le dépannage et la réparation automobile. Il s’installe alors à Toulouse. Ses débuts sont un peu hors du commun car il projette dans un premier temps de racheter une entreprise existante. L’affaire ne se faisant pas, il crée donc sa propre entreprise mais, finalement, peu de temps après, la vente de l’entreprise qu’il voulait racheter peut être conclue… Il reprend ainsi ses agréments, ses tours de dépannage et son fichier clients.

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Le Garage Bernard Dépannage occupe aujourd’hui un bâtiment de 500 m2 dont 50 en mezzanine et dispose d’une surface extérieure de 1 500 m2. Quatre personnes y travaillent en permanence. Il y a Sabrina, sa fille, en charge de tout le secrétariat, son mari Guillaume Astoul, chauffeur-mécanicien, et en charge de l’activité dépannage, ainsi que Marc Ger, lui aussi mécanicien, qui s’occupe de la mécanique générale et qui vient en renfort pour épauler Bernard lorsque c’est nécessaire dans l’activité bicylindres. Bernard, quant à lui, se consacre bien sûr le plus possible aux Méhari qu’il affectionne tout particulièrement. Sinon, il fait de tout au gré des besoins et des urgences. Construite il y a trois ans pour cela, toute la mezzanine est consacrée aux Méhari. Elle accueille tout aussi bien le stock de pièces détachées neuves et d’occasion que l’atelier proprement dit. Tout y a été conçu et aménagé pour travailler le plus confortablement possible. Lorsque les voitures sont finies, elles sont redescendues pour être livrées.

Aujourd’hui, Bernard aimerait se consacrer à plein-temps aux Méhari et souhaite désormais dissocier ses deux activités tout en se rapprochant de chez lui où il a toute la place pour monter un atelier qui leur sera spécifiquement dédié. Il laisserait ainsi le dépannage et la mécanique générale à sa fille et à son gendre. Il y a de la demande en matière de Méhari et Bernard a de plus en plus de difficultés à y répondre comme il faudrait. Il a aujourd’hui en permanence cinq à six Méhari en attente… Rien que sur Toulouse, il compte au minimum 35 clients Méhari. Il y en a même qui viennent d’Espagne, avec de véritables épaves qu’il reconstruit entièrement. Malgré la distance, ils les lui confient aussi ensuite pour le gros entretien et les réparations. Sa réputation dépasse maintenant les frontières de l’Hexagone. Actuellement, notre ami doit prochainement réceptionner une Méhari en provenance de Crête… Excusez du peu !

Trois questions à Bernard Grand
Interview expresse :

● Qu’est-ce qui vous plaît avant tout dans la 2 CV et dans la Méhari ?
– « Personnellement, je préfère largement la Méhari. J’en ai toujours été un grand fan. Je ne suis pas autant attiré par la 2 CV, même si c’est un modèle que j’aime bien. Avec son look unique de petite Jeep, la Méhari symbolise pour moi la liberté. Rouler en Méhari est une chose exceptionnelle, et Dieu sait pourtant que je conduis par ailleurs des voitures bien plus belles et bien plus prestigieuses… Elle offre la possibilité de rouler partout. Avec la mienne, je vais à la pêche, je transporte du fourrage. Je fais tout, c’est une voiture universelle ! On peut tout faire avec. On peut aussi bien l’utiliser pour aller chercher le pain que pour aller au bout du Monde. J’apprécie beaucoup sa modularité. Elle est aujourd’hui devenue une voiture ancienne, une véritable voiture de collection. Mon frère Christian est aussi est un inconditionnel de la Méhari. En fait nous nous sommes entraînés l’un l’autre dans cette passion. Nous avons attrapé le virus ensemble et, bien sûr, nous l’entretenons régulièrement. A l’origine, il y a eu une opportunité d’avoir cette Méhari de 1969, et c’était finalement aussi une petite part de hasard même si la passion est tout de suite venue. J’ai beau en refaire dix, quinze, vingt, je ne m’en lasse jamais. Chaque voiture, chaque chantier est unique. Ce n’est jamais pareil ! »

● Quel est votre modèle préféré ?
– « En ce qui concerne la Méhari, j’aimerais bien me trouver une belle Méhari Azur, une vraie. J’ai aussi ma Méhari de 1969 que je rêve de remettre d’origine un jour prochain. C’est celle que nous avions refaite pour mon père avec deux voitures. Et puis, une Méhari de 1969, c’est aujourd’hui devenu un modèle rare avec quelques spécificités intéressantes. Elle commence à être très recherchée par les collectionneurs. Il me manque quelques pièces peu courantes comme la face avant mais sinon j’ai presque tout. Pour la 2 CV, j’aime beaucoup la 2 CV France 3. J’aimerais bien en avoir une. C’est une 2 CV 6 jolie, très élégante, avec une décoration très originale et sobre faite uniquement de motifs bleu sur fond blanc. Mais c’est aussi une voiture qui roule bien avec son moteur de 3 CV et ses freins avant à disque. Elle reste très moderne en matière d’agrément de conduite. Pour moi, elle évoque l’été et les vacances au bord de la mer. Sinon, j’ai aussi un faible pour la 2 CV Dolly Jaune Rialto et Rouge Delage, un modèle qui a été proposé pour la deuxième série en septembre 1985 et reconduit pour la troisième en mars 1986. J’en ai refait une récemment. Et c’est d’ailleurs une des seules 2 CV que j’ai restaurée de A à Z. Je l’ai faite pour un ami qui a aussi une Méhari. Il y a des modèles de 2 CV plus ou moins courants. La 2 CV c’est un peu plus compliqué de s’y retrouver que pour la Méhari. Il y a quand même eu 41 ans de production, quatre cylindrées de moteur différentes et cinq séries spéciales ou limitées dont certaines avec plusieurs versions…. »

● Quel est votre meilleur souvenir de petite Citroën ?
– « Mon meilleur souvenir, c’est certainement lorsque j’ai fini de refaire ma première Méhari et que nous sommes allés nous promener avec en famille. C’était en été. Nous sommes partis de Villemur pour rejoindre le plateau de Beille en Ariège. Mon père était au volant. Lui aussi n’était pas spécialement fana de Méhari au départ. C’était surtout pour lui une voiture que nous utilisions à la maison de campagne. Ce premier périple était la toute première sortie de la Méhari. Nous étions trois dans la Méhari avec un ami. Notre trajet empruntait uniquement les petites routes départementales, en passant par la vallée de la Lèze pour profiter des paysages. On avait eu un temps superbe. Nous avions ainsi fait 150 kilomètres avec le but d’aller voir passer le Tour de France. C’était il y a vingt ans. C’était vraiment un beau “moment de famille”. Mon frère Christian était venu aussi avec une autre voiture. Nous avions pris tout le matériel de camping et avions dormi sur place sous la tente tout le week-end. C’était un moment de passion partagée. Ma mère nous avait rejoints sur place. D’ailleurs, aujourd’hui, elle a 85 ans et conduit toujours cette Méhari. »

Garage Bernard Dépannage
52, impasse de La Glacière
31200 Toulouse
Tél. : 05 62 72 14 46
Mail : bernardgrand@orange.fr
Site : www.bernard-depannage-toulouse.fr
Facebook : facebook.com/BernardDepannage/

 

GARAGE NOGRETTE A CORBIGNY, trois générations de passion pour la marque aux deux chevrons

2CV-MCC | 21 février 2022

Dans sa famille, François Nogrette représente la troisième génération d’agent Citroën. Tout a commencé lorsque Jean Nogrette, son grand-père, originaire d’Argenton-sur-Creuse dans l’Indre, est monté à Paris. Le père de ce dernier, couvreur de profession, était persuadé que la réparation et la mécanique automobile étaient alors pour lui une activité pleine d’avenir. 

Il s’installe ainsi en 1946 rue du Luth à Gennevilliers dans l’ancien département de La Seine. Là, très vite, il se spécialise dans les Citroën. En 1950, il obtient le fameux panneau aux deux chevrons jaune sur fond bleu. C’est l’âge d’or des Traction, des camions T 45 et U 23, mais aussi des Type H et 2 CV lancés depuis seulement quelques années et que tout le monde s’arrache. En 1965, Daniel Nogrette, le fils de Jean et le père de François, commence à reprendre l’agence Citroën familiale qui tourne à plein. Mais, quatre ans plus tard, en 1969, il faut déménager. Le garage est exproprié pour cause de projet immobilier. En 1970, un garage à vendre est trouvé à Bois-Colombes au 17 bis avenue Gambetta.

Né en 1969, François Nogrette y passe toute son enfance. Le logement de ses parents est juste au-dessus. Son père qui a passé son CAP au Garac d’Argenteuil, a ensuite travaillé à l’agence Citroën Rusu avenue Henri Barbusse à Colombes où il s’est spécialisé dans la DS et l’hydraulique. De 1965 à 1970, il est revenu travailler avec son père qui lui a petit à petit « mis en mains » l’affaire familiale. Pour en revenir à François, il grandit au milieu du garage et de la mécanique. Naturellement, il suit les traces de son père et passe un bac professionnel en mécanique automobile au même Garac d’Argenteuil. Il entre alors au bureau d’études Citroën à Vélizy où il intègre le service des essais moteurs au bâtiment H.

En 1991, il est muté au service aérodynamique et climatisation. Il va alors régulièrement au bureau de style et au fameux centre d’essais de La Ferté-Vidame où il travaille dans les tunnels de poussière et les chambres froides. En février 1993, il rentre chez BMW à l’atelier en charge des voitures des salariés et du parc presse, et de la résolution des pannes que le réseau n’arrive pas à résoudre. Mais, en 1998, son père Daniel approche de l’âge de la retraite et lui propose à son tour de reprendre l’affaire familiale. Comme celle-ci et saine et tourne bien, il accepte naturellement. La chose est faite à la mi-1998. Cependant, en janvier 1999 Citroën met en place un plan de réorganisation de son réseau où les petites agences ne sont maintenues qui si elles peuvent se développer.

Située dans une impasse, l’agence Nogrette n’a pas le choix, soit elle perd son panneau, soit elle déménage. Pour François et son père le coup est dur… Mais le hasard fait bien les choses. Sa mère étant originaire de la Nièvre, ses parents y possèdent une maison de campagne où avec son épouse il va régulièrement les voir. C’est ainsi qu’un jour, en passant à Corbigny, il découvre la concession Citroën locale qui tombe en décrépitude. Il la rachète en août 2003 après un an de tractations. Mais, là aussi, il faut s’agrandir et se moderniser pour conserver le panneau.

François acquiert alors un terrain en bordure de la rocade de Corbigny, 23 avenue du 8 mai, et, en un an et demi, construit un garage entièrement neuf. L’inauguration a lieu en juin 2005. C’est grâce à son père qui connaissait le 2CV-MCC et appréciait nos pièces que François devient finalement Point Relais. Il n’était pas au départ un grand familier de la 2 CV, mais il l’a petit à petit découverte.

Il en est aujourd’hui devenu un collectionneur passionné, mais aussi un réparateur et un restaurateur apprécié des connaisseurs. Quelques très beaux spécimens voisinent dans sa collection avec la 5 HP Trèfle de 1926 de son grand-père, deux C 3 Pluriel, une ZX Volcane 1,9 litres de 1991, un C 15 et… une BMW M 3 Cabriolet 3 litres 186 ch de 1995 !

Trois questions à François Nogrette

Interview expresse :

● Qu’est-ce qui vous plaît avant tout dans la 2 CV et dans la Méhari? 

– Comparé aux Panhard bicylindres que je connais bien, ces Citroën sont elles aussi des voitures d’ingénieurs mais elles sont pleines de simplicité. Tout est facile à démonter, la carrosserie, le moteur. L’accessibilité est d’une simplicité exemplaire, comme l’avait voulu Pierre Boulanger le P-DG de Citroën de l’époque. C’est là que l’on voit où se trouve le génie de la 2 CV. J’y suis confronté tous les jours, et je peux vous dire qu’en tant que professionnel de l’automobile, j’apprécie beaucoup ! Ce sont de réels avantages. C’est cela qui donne le vrai plaisir de travailler sur ces voitures encore aujourd’hui près de 80 ans après leur conception. Mais, avec, il y aussi de la technologie et de l’originalité. Le profilé Yoder utilisé pour les charnières des ouvrants donne au final une efficacité étonnante. Et du côté moteur, le bicylindre est une véritable merveille avec son embiellage assemblé à froid dans un bain d’azote liquide ou encore son dispositif de refroidissement des guides de soupapes d’échappement par circulation d’huile ! Il y a vraiment du génie partout dans ces voitures. En fait, si l’on y réfléchit bien, sur la 2 CV, aucune solution n’est conventionnelle. Et de ce point de vue c’est de vraiment de la grande Citroën. 

● Quel est votre modèle préféré ? 

– Dans ma vie j’en ai vu des belles voitures et des très belles mécaniques, ne serait-ce que lorsque j’ai travaillé chez BMW. D’ailleurs, c’est une marque à qui je garde une petite place spéciale dans ma collection. Aujourd’hui, j’ai dans mon garage plusieurs 2 CV dont une 2 CV 6 Charleston de 1990, un des dernières. Elle avait été accidentée alors qu’elle était quasi neuve et mon Père l’avait entièrement restaurée. Elle affiche actuellement seulement 14 600 km d’origine. J’ai aussi une 2 CV Dolly de 1985 de la deuxième série, de couleur Jaune Rialto et Rouge Delage, et une 2 CV 6 Club Bleu Pétrel de 1976. J’ai entièrement restauré ces deux 2 CV auxquelles je suis aussi très attaché. La 2 CV 6 Club a été vendue neuve et entretenue par mon père et nous l’avons rachetée en 2013 à son premier propriétaire. Maintenant, si aujourd’hui, je devais m’offrir un modèle de 2 CV que je n’ai pas et qui me fait le plus envie, mon choix se porterait sur une autre 2 CV Dolly, la Gris Cormoran et Jaune Rialto de la première série. Pour moi c’est vraiment la plus jolie des sept versions proposées par Citroën entre mars 1985 et mars 1986. Et puis, c’est aussi une 2 CV moderne qui, avec son freinage au LHM et ses disques à l’avant, est tout à fait à sa place dans le trafic actuel ! 

● Quel est votre meilleur souvenir de petite Citroën ?

Mon meilleur souvenir de petite Citroën, je l’ai vécu en famille, avec mon père, ma mère, mon épouse et nos deux fils lorsqu’en juillet 2019, nous sommes allés assister au grand rassemblement du Centenaire Citroën dans le parc du château de La Ferté-Vidame. Mes parents avaient pris la 2 CV 6 Charleston de 1990, mon épouse et moi étions avec la 2 CV Dolly et nos deux fils avaient pris une C 4 By Loeb. Sur place, nous avons retrouvé des amis collectionneurs de DS du club Révolution 55. C’était vraiment un moment formidable et inoubliable ! Il y avait des Citroën partout, de toutes les époques et y compris des 10 HP Type A de 1919. Des Citroën qui cette année-là passaient le cap des 100 ans d’existence… C’était vraiment très émouvant de les voir rouler. Ce sont les toutes premières voitures d’André Citroën ! Et puis tout le monde arborait à sa façon les deux chevrons. Il y avait partout des t-shirts, des casquettes, des autocollants et même des tatouages. C’est là que l’on réalise que Citroën est une marque unique. Elle l’a toujours été. Pour certains, c’est même presque une religion. Il n’y a quelle pour un créer un tel engouement, une telle passion chez toutes les générations… 

Garage Nogrette Citroën Corbigny

23, avenue du 8 mai 1945

58 800 Corbigny

Tél. : 03 86 20 00 34

Mail : accueil@garagenogrette.fr

Site : www.garagecitroen-nogrette.com

 

GARAGE RENOV RACING, OU LE PARCOURS DE PASCAL DROT ENTRE V 10 ET BICYLINDRE

2CV-MCC | 14 décembre 2021

Pascal Drot reconnaît bien volontiers que son parcours est particulièrement atypique. Pour lui, la mécanique est une passion qu’il l’a pris tout petit lors de son enfance. Alors que ses parents sont viticulteurs à Venteuil en Champagne, à l’âge de neuf ans il commence à s’intéresser aux mobylettes et à faire du moto-cross.

Monsieur et Madame Drot utilisent au quotidien une des premières Méhari datant de 1969 ou 1970. De couleur Beige Hoggar, celle-ci le berce pendant toute son enfance. Malheureusement, elle finira sa carrière contre un mur… Bien qu’il en conserve des souvenirs inoubliables, Pascal ne s’intéresse pas pour autant aux Petites Citroën, ou tout du moins pas encore. La mécanique est son principal loisir et, dès qu’il en a l’âge, il travaille dans l’entreprise familiale mais l’entretien et la réparation des tracteurs et divers engins viticoles sont son domaine réservé. A côté de cela, il commence la compétition en moto-cross et sur circuit. L’activité familiale ayant de moins en moins d’attraits pour lui, il décide finalement d’aller travailler dans un centre auto dans la Marne. Mais il y reste finalement peu de temps car c’est avant tout la compétition. Ainsi, en 2007, il est chef d’atelier sur le circuit de karting de Bucy-Le-Long et s’implique parallèlement dans la compétition automobile sur circuit tant que mécanicien. L’écurie pour laquelle il travaille court en Mitjet 1300, une formule monotype créée par le pilote Jean-Philippe Dayraut. Les voitures sont des monoplaces dotées d’un châssis tubulaire et d’un moteur de moto Yamaha XJR développant quelque 150 chevaux ! De fil en aiguille, notre ami se fait remarquer grâce aux résultats de la voiture dont il est en charge. D’autres équipes commencent ainsi à faire appel à ses talents. Il passe alors dans la catégorie supérieure, la Mitjet 2 Litres à moteur de Renault Clio RS de 204 chevaux. Ensuite, on le trouve dans le championnat de France de Clio Cup puis en Nascar en France et en Europe où les voitures sont propulsées par des moteurs V 8 de 4,7 litres et 450 chevaux. Puis viennent La Fun Cup avec des voitures à moteur de Golf et boîte de vitesse séquentielle équipées d’une carrosserie de Coccinelle en fibre de verre, la formule monoplace Eurocup by Renault mais aussi quelques piges ponctuelles en ELMS (European Le Mans Series), les 25 Heures de Spa Fun Cup, deux participations aux 24 Heures du Mans et de la course de côte en Mitjet avec trois titres de champion de France à la clé !

Et la 2 CV dans tout çà ? Pascal la découvre réellement en 2001. Son épouse possède une Dyane 6 de 1981 dont il effectue alors une réfection totale. Sa mécanique originale l’intéresse beaucoup. Puis il en refait d’autres pour des amis. Il restaure ainsi successivement pas moins de sept Acadiane. Il habite alors en pleine campagne où il en reste encore quelques-unes. Puis c’est l’engrenage… Client du 2CV-MCC à titre personnel depuis 2001, il devient Point Relais en 2011 et monte sa société Rénov Racing quatre ans plus tard en 2015. Sa double activité de mécanique de compétition et de restauration de petites Citroën ne lui permet plus en effet de rester sous le régime de la micro-entreprise. Entretemps, en 2014, il a déménagé à Chaudun, à moins de dix kilomètres au sud-ouest de Soissons (Aisne), dans un bâtiment de 500 m2 qui était autrefois une émaillerie. Là, il installe son atelier et ses bureaux ainsi que l’entreprise Brod’Art Création de sa compagne Delphine qui réalise du marquage sur textile et de la personnalisation de mugs. Pascal travaille seul et, depuis 2016, ne se consacre plus qu’à la restauration de voitures de collection. S’il fait beaucoup de 2 CV, de Méhari, de Dyane et d’Acadiane, l’on trouve aussi dans son atelier des Anglaises telles que des Mini et des Triumph, des Alpine et R 5 Alpine Turbo, mais aussi de la VW avec des Coccinelle et des Combi. Enfin Pascal, toujours curieux, s’intéresse beaucoup aujourd’hui au Rétrofit et qualifie cette solution « astucieuse et intelligente ». Ayant suivi de près l’homologation de notre kit R-Fit, il pose sa candidature au début de l’année 2021 pour suivre notre formation d’installateur. Titulaire de l’agrément Rétrofit depuis le mois de novembre dernier, il va pouvoir commencer à convertir les voitures de certains de ses clients particulièrement intéressés par cette solution. Parmi eux, une de ses clientes est aussi très tentée par l’achat d’une Méhari Eden. Affaire à suivre !

Trois questions à Pascal Drot
Interview expresse :

● Depuis combien de temps êtes-vous dans la 2 CV ?
– « Depuis 2001, j’ai commencé avec une Dyane 6 de famille. C’était une véritable sortie de grange. Elle avait été habitée par les poules pendant plusieurs années. Je l’ai entièrement démontée, nettoyée, refaite et remise en route. Sous la poussière, elle était malgré tout en assez bon état. Elle possède toujours aujourd’hui sa plateforme d’origine. Actuellement, j’ai refait une trentaine de 2 CV et une quinzaine de Dyane. Mais la réfection de cette Dyane 6 m’a permis de découvrir la mécanique de ces voitures, avec sa simplicité et sa complexité. Simple d’entretien et simple à démonter, elle est aussi techniquement très complexe et très bien pensée. Le passionné de mécanique que je suis a tout de suite apprécié son concept à sa juste valeur. Les petites Citroën donnent libre cours à beaucoup de choses. Leur potentiel d’interprétation et de personnalisation est énorme. Pour moi, cela a été un authentique Coup de foudre mécanique. Et c’est une histoire qui dure et qui perdure. Je suis vraiment devenu amoureux de ces voitures ! »

● Quel est votre modèle préféré ?
– « Bien que je n’en possède pas, la Méhari est vraiment le modèle que je préfère. Aujourd’hui, j’aimerais bien avoir une Méhari 4 x 4 pour sa mécanique vraiment très particulière et son comportement tout terrain qui est quand même assez hors norme. Elle est très efficace grâce à son rapport poids/puissance. Comme je le dis souvent, “quand elle ne passe plus, il n’y a plus grand-chose d’autre qui passe !”. Sinon, j’ai beaucoup de Méhari en entretien et beaucoup en reconstruction aussi. En moyenne, j’en fais une par an depuis que je me suis installé ici à Chaudun. Et je fais tout aussi bien des 4 x 4 que des 4 x 2. Et dire que la Méhari est finalement le seul modèle que je ne possède pas… J’ai une 2 CV 6 équipement Enac Beige Erable de 1971, une 2 CV AK 350 Gris Rosé de 1969, une Dyane 6 de 1981 et une voiture de raid Diago sur base de Dyane avec un kit carrosserie de type Deuggy. J’ai aussi eu une Acadiane que j’ai entièrement refaite. Mais, récemment, lorsqu’il a vu le travail que j’avais fait dessus, un de mes confrères a tellement insisté pour me la racheter que j’ai fini par céder… C’est vrai que je fais encore de la vraie tôlerie, je suis absolument contre le mastic. Je travaille à l’ancienne avec débosselage et peinture ! »

● Quel est votre meilleur souvenir de petite Citroën ?
– « Mon meilleur souvenir de Petite Citroën reste sans aucun doute tous ces moments de mon enfance lorsque je me baladais à l’arrière de la Méhari familiale avec Youri mon berger allemand. C’était une Méhari deux places. Il n’y avait pas de banquette arrière mais c’était toujours formidable pour moi que de monter à bord de cette voiture. Je n’ai aucun souvenir qu’elle ait pu être inconfortable à un moment ou à un autre. Mes parents l’avaient achetée avant ma naissance et j’avais neuf ans lorsqu’ils s’en sont séparés. On allait partout avec, dans les vignes et les chemins de terre. Dès qu’elle démarrait, il fallait absolument que Youri et moi nous montions dedans. Les mercredi après-midi, je sautais dedans rien que pour faire de la voiture. Peu importe où nous allions, c’était mieux que n’importe quel manège ! En été elle était totalement débâchée, c’était un vrai bonheur. Mes parents l’ont remplacé par un C 35 Diesel qui avait bien moins de personnalité. Il ne passait pas aussi bien dans les chemins mais offrait une charge utile quand même bien plus intéressante lorsqu’il fallait livrer. Ensuite, ils ont eu une Peugeot 504 pick-up 4 x 4 Dangel. Là ça redevenait intéressant ! Finalement, c’est peut-être un peu à cause d’elle qu’aujourd’hui, j’aime autant la Méhari 4 x 4… »

Garage Rénov Racing
1 bis, rue de L’Abbaye Notre Dame
02200 Chaudun
Tél. : 06 88 21 60 89
Mail : renov.racing@orange.fr
Site : www.renovracing.com
Facebook : facebook.com/atelierrenovracing

 

GARAGE Milli AUTOMOBILE à PARAY-LE-MONIAL, plus d’un siècle de passion pour la marque aux deux chevrons

2CV-MCC | 20 octobre 2021

Cela fait 101 ans cette année que l’histoire de la famille de Jean-Claude Milli est passionnément attachée à celle de Citroën. Depuis trois générations leurs destins sont liés à travers les décennies. Aujourd’hui Milli Automobile a quitté son statut de réparateur agréé pour se consacrer uniquement, mais toujours avec la même passion, à la réparation et à la restauration des 2 CV et des Méhari.

C’est Louis Bouton, le Grand-Père maternel de Jean-Claude Milli, qui, le premier de sa famille se lance dans l’aventure Citroën. Alors que le constructeur aux deux chevrons a débuté sa production automobile en 1919, il décide dès 1920 de signer avec lui un contrat pour ouvrir une agence à Gueugnon en Saône-et-Loire. A cette époque, le premier réseau Citroën était en plein balbutiements et c’était le tout récent concessionnaire Ferret installé à Mâcon qui se chargeait de le développer localement. L’affaire prospérant, un mécanicien répondant au nom de Raymond Milli est embauché au garage Bouton. Là, il fait la connaissance de la fille de son patron, Paulette Milli, qui est alors en charge de tout le secrétariat de l’affaire familiale. Et vous devinez la suite… Les deux amoureux finissent par se marier puis, le moment venu, reprennent à leur compte l’agence Citroën. A partir de 1955, année de la sortie de la DS, Raymond Milli se spécialise dans l’hydraulique et accroît ainsi considérablement sa clientèle. Ayant toute compétence pour les entretenir, il vend aussi de très nombreuses DS et ID dans tout le département. Lorsque Louis Bouton décède en 1961, l’entreprise est en pleine expansion. Sa renommée est telle qu’en 1966, l’agence Citroën se voit attribuer le statut de concession. A cette époque, il a été décidé de transformer toutes les grosses agences en concessions. Elle le reste jusqu’en 2006, année du décès de Raymond Milli, pour redevenir une agence ou plutôt réparateur agréé puisqu’entre-temps, l’appellation a changé…

Jean-Claude Milli vient au monde en 1961. Et, bon sang ne saurait mentir, très vite, il montre une véritable passion pour l’automobile et la mécanique. Sa voie est toute tracée ! Il apprend évidemment le métier auprès de son père puis, Citroën ayant monté ses fameuses ETPC (Ecole technique privée Citroën) pour la formation des jeunes apprentis, il part pendant deux ans en tant que pensionnaire, de 1978 à 1980, suivre les cours de celle de Caen en Normandie. Ensuite, les élèves diplômés étant embauchés dans les diverses succursales Citroën dans toute la France, Jean-Claude se retrouve à la fameuse concession de la rue Mozart dans le XVIe arrondissement à Paris. Située non loin du quai de Javel, celle-ci travaille en lien avec le siège et a à ce titre une clientèle et une activité un peu particulières. Celle-ci assure entre autres l’entretien de nombreux taxis mais aussi de la flotte de l’ORTF voisine, des voitures de l’Elysée ou encore de GS Birotor et de SM toujours en circulation. C’est aussi dans cette concession que sont établis les barèmes de temps utilisés dans tout le réseau pour les facturations. Son équipe travaille par ailleurs avec Rémy Julienne. Elle prépare ainsi les fameuses 2 CV jaunes à mécanique d’Ami Super pour le film de James Bond Rien que pour vos yeux, ou encore la GSA avec le fameux tapis rouge pour la publicité intitulée Elle refait la route.

Jean-Claude part ensuite faire son service militaire à Dijon eu 602e RCR (régiment des circulations routières) où, pendant un an, la Méhari fait partie de son quotidien. Libéré, il se rapproche de chez lui et intègre la fameuse concession lyonnaise de la rue de Marseille construite de 1930 à 1932. Il y reste un an et se forme à la réception atelier. Il rejoint ensuite la concession familiale à Gueugnon pour succéder à son Père qui souhaite prendre sa retraite. Peu de temps après, Jean-Claude s’installe à Paray-Le-Monial, célèbre ville de pèlerinage située à 30 km de Gueugnon et qui, surtout, compte 10 000 habitants l’hiver mais en totalise plus de 40 000 l’été ! Devenu réparateur agréé en 2006, le garage de Jean-Claude Milli qui est Point Relais depuis une vingtaine d’années, a compté jusqu’à 27 salariés ! Mais, depuis avec l’approche de la retraite et les nouvelles dispositions mises en place par le groupe Stellantis, notre ami a volontairement et progressivement réduit son activité. Aujourd’hui, le garage Milli Automobile ne compte plus que trois personnes, un mécanicien, Jean-Claude et son épouse Marguerite. Avec beaucoup de plaisir et de passion, celui-ci se consacre désormais à la réparation et à la restauration de 2 CV et de Méhari. Il conserve ainsi son garage de 900 m2 avec son imposant hall d’exposition à charpente de bois lamellé-collé pouvant accueillir 15 voitures et qui fait aujourd’hui encore sa fierté. Grand collectionneur de la marque Citroën devant l’Eternel, Jean-Claude peut ainsi continuer à profiter pleinement de ses voitures mais aussi transmettre sa passion à ses deux petits-fils Auguste et Eugène.

Trois questions à Jean-Claude Milli

Interview expresse :

● Depuis combien de temps êtes-vous dans la 2 CV ?
– « Mon Grand-Père puis mon Père étant agents Citroën, vous pensez bien que j’ai toujours été dans la 2 CV. Depuis ma naissance en 1961, année de la sortie de l’Ami 6, elle ne m’a pas quitté. Je les ai toutes connues. Parmi mes jouets préférés, dans ma chambre, j’avais un volant en fer de 2 CV. J’ai joué avec pendant des heures ! J’étais toujours fourré au garage pour aller voir mon Père travailler. La mécanique automobile fait partie de ma vie depuis toujours. Je l’ai apprise en même temps que j’ai appris à écrire et à compter ! Et puis j’en ai vu passer au moins des centaines de 2 CV au garage. Entre celles que l’on vendait neuves ou d’occasion et celles qui venaient en réparation, il y avait de quoi faire. Avant ma naissance, ma Mère partait à Paris, à l’usine de Javel, pour aller chercher les 2 CV neuves que nous vendions. Elle faisait du stop jusqu’à Digoin où elle prenait le train de Paris. Elle partait après sa journée de travail et revenait par la route. Une fois, la capote s’est arrachée en plein orage. Elle est arrivée au garage, mais avec une 2 CV neuve complètement inondée ! »

● Quel est votre modèle préféré ?
– « Voilà une question à laquelle il est bien difficile de vous répondre ! Pour la 2 CV comme pour les Modèles Dérivés, j’aurais tendance à dire que tout est intéressant. Vous savez, toutes ces Citroën ont été développées à partir de la même base mécanique. Elles ont ainsi entre elles un lien de parenté extrêmement fort. Pour ma part, le collectionneur de Citroën que je suis, en possède bien sûr quelques-unes. J’y suis particulièrement attaché. J’ai par exemple une 2 CV 6 Charleston de 1990, une des dernières que j’ai vendues neuves à l’époque et que j’ai eu la chance de pouvoir racheter ensuite. J’ai aussi une rare 2 CV France 3, la fameuse 2 CV entièrement blanche avec ses grandes vagues bleues. J’ai aussi deux Méhari 4 x 4, une à voie large que j’ai entièrement restaurée récemment et une autre, normale, qui est actuellement en attente mais dont je compte bien m’occuper prochainement. Dans mes projets, j’ai aussi la restauration d’une 2 CV AZU de 1961, mon année de naissance. Elle est particulièrement saine même s’il y a un peu de tôlerie et je pense que je vais elle aussi la restaurer entièrement. Je vais le repeindre avec une publicité à l’ancienne aux couleurs de l’époque du Garage Milli. »

● Quel est votre meilleur souvenir de petite Citroën ?
– « Mon meilleur souvenir en petite Citroën n’est pas le plus récent. Cela remonte à l’époque où j’étais pensionnaire à l’ETPC de la concession de Caen. Je roulais alors en Dyane Rouge Géranium. En un week-end, lorsque je rentrais chez moi à Gueugnon, je faisais quand même un peu plus de 1 200 km avec elle. Autant vous dire que je ne la ménageais pas et que l’accélérateur était tout le temps à fond. Je savais bien qu’à ce rythme, elle risquait un jour de me faire faux bond sur la route. J’avais donc tout prévu et j’emportais toujours avec moi mon outillage et quelques pièces neuves au cas où. Et un jour est arrivé ce qui devait arriver. Le moteur a serré ! Je me suis donc retroussé les manches et, sur le bord de la route, j’ai sorti mes outils et j’ai déposé les deux culasses pour remplacer chemises et pistons. Et je suis reparti comme si de rien n’était ! Heureusement la Dyane n’était pas trop vieille et j’ai pu démonter sans trop de difficultés les ailes avant. Je devais avoir à l’époque seulement 18 ou 19 ans, mais c’était le genre d’opération que je connaissais sur le bout des doigts et qui ne me faisait vraiment pas peur du tout ! »

Garage Milli Automobile
ZA Le Champ Bossu
71600 Paray-Le-Monial
Tél. : 03 85 88 88 21

 

Garage Pottier dans l’orne : l’ADN Citroën en héritage et la tradition des voitures de collection.

2CV-MCC | 19 août 2021

En 1947, le père de Jean-Claude Pottier s’installe à son compte comme garagiste à Boucé dans le département de l’Orne, à une dizaine de kilomètres au sud d’Argentan. Il est alors agent Citroën et distributeur des tracteurs agricoles allemands Fendt. En ces années d’après-guerre, c’est la grande époque des Traction ainsi que des camions U 23 et T 45. En attendant la sortie de la 2 CV en 1949, le garage Pottier répare aussi beaucoup de voitures d’Avant-guerre.

Né en 1961, Jean-Claude grandit dans le garage paternel. Dès sa plus tendre enfance, il baigne dans un univers exclusivement automobile. La mécanique et Citroën font en quelque sorte partie de son ADN. Aussi loin que remonte sa mémoire, il a toujours su ce qu’était un moteur, une boîte de vitesse, un arbre de transmission, un châssis ou encore une vidange. Sa voie est toute tracée ! Adolescent, il n’est pas rare qu’après l’école, le soir ou le samedi, il vienne aider son père à l’atelier. En 1978, après deux ans de pensionnat à l’Institut Lemonnier à Caen, il obtient un CAP – BEP en mécanique automobile. Il travaille alors au garage puis part faire son service militaire en 1980. Démobilisé en 1981, il prend alors la tête de l’affaire familiale.

A l’époque, les voitures neuves qui arrivent au garage doivent être préparées. Souvent les clients demandent que les soubassements soient traités contre la corrosion. Il y a de la neige et du verglas tous les hivers et les routes sont généreusement salées. Et puis, dans ce monde essentiellement rural et agricole, les voitures et les utilitaires ne sont pas particulièrement ménagés. « C’est fait pour servir ! » Il vaut mieux prévenir que guérir…

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Mais, avec le développement de l’affaire au fil des ans, le garage familial de 500 m2 manque cruellement d’espace. Situé en centre-ville, il devient aussi parfois gênant pour les riverains et la circulation. Et puis, surtout, il n’est pas vraiment pratique. En effet, celui-ci est alors composé de deux bâtiments distincts qui sont dans la même rue, mais à dix mètres de distance l’un de l’autre et ne communiquent pas. Le premier, avec pompes à essence, sert pour les vidanges et le service rapide tandis que le second est dédié aux grosses interventions mécaniques. Aussi, les bureaux sont accolés à la maison de Jean-Claude de l’autre côté de la rue… Au début des Années 2000, il est temps de mettre en place une organisation plus rationnelle avec un garage plus vaste et désormais situé à la périphérie de l’agglomération. Sur un terrain d’un hectare, Jean-Claude fait alors construire un bâtiment de 750 m2, moderne et rationnel. La construction, lancée en 2004, dure un an et l’inauguration a lieu en septembre 2005. Le nouveau garage accueille aujourd’hui trois postes de travail avec un tôlier-peintre et deux mécaniciens dont un en charge du Chrono Service pour toutes les petites interventions d’entretien courant d’une heure et demie maximum. C’est aussi ce dernier qui se charge du nettoyage et de la préparation des voitures d’occasion. Claire, l’épouse de Jean-Claude, assure tout ce qui est administratif, et notre ami se réserve la partie commerciale, achats et ventes, et le dépannage. Il donne aussi un coup de main à l’atelier lorsqu’il y a beaucoup de travail.


Le garage Pottier travaille aujourd’hui sur les voitures de collection depuis plus de dix ans, mais il s’est toujours occupé de voitures anciennes. Il s’en était fait une spécialité depuis longtemps et il n’était pas rare que des confrères lui envoient ainsi des clients. Travailler sur des voitures « âgées » n’a jamais dérangé Jean-Claude, au contraire, il préfère. Il a plus de satisfaction à réparer une pièce, à la remettre en état qu’à la changer comme on le fait un peu trop systématiquement aujourd’hui.

Le garage Pottier est Point-Relais depuis plus de quatre ans. Il connaissait déjà le 2CV-MCC chez qui il commandait régulièrement des pièces. Puis, de fil en aiguille, il a fini par franchir le pas. Il reste encore beaucoup de 2 CV en circulation dans les environs de Boucé, et cela représente pour lui un volume d’activité supplémentaire qui permet de joindre l’utile à l’agréable. Et en plus, ce qui ne gâche rien, les clients sont des gens sympathiques et passionnés. Pour eux, la 2 CV est devenue une voiture de plaisance à part entière. Véritable phénomène, elle est tout autant un art de vivre qu’un outil d’évasion. D’ailleurs, Jean-Claude constate régulièrement cet engouement pour la 2 CV mais aussi pour la marque aux deux chevrons. Aujourd’hui, les clients Citroën sont toujours à la recherche d’automobiles différentes et possédant une forte identité technique. L’esprit qui anime les 2 CV, les Méhari et toutes les Citroën emblématiques est toujours bien là !

Trois questions à : Jean-Claude Pottier

Interview express :

● Depuis combien de temps êtes-vous dans la 2 CV ?
– « J’ai grandi avec la 2 CV. Mon père les vendait neuves. On les préparait avant de les livrer aux clients. En sortant de l’école j’allais au garage et on les déparaffinait avec un produit spécial. Et puis, selon les demandes, on les blacksonnait mais aussi on posait divers accessoires, des housses, des attelages, des auto-radios, des rétroviseurs, etc. Pour les traiter on démontait les roues et on les levait sur des grands crics. Puis on enduisait les soubassements avec pistolet à air comprimé spécial. On s’en mettait toujours partout. Aujourd’hui, on ne ferait plus ça dans les mêmes conditions… Avant la remise des clefs, on faisait aussi les pressions et on vérifiait tous les niveaux depuis le lave-glace jusqu’au liquide de frein. Il ne fallait surtout rien laisser au hasard ! Le parallélisme et les hauteurs de caisse étaient par exemple repris si cela était nécessaire. Cela ne veut pas dire que cela n’était pas fait, mais nous le vérifions systématiquement au cas où. Ensuite venait le rodage, on donnait des conseils aux clients, puis les premières révisions après 1 000 km. Il fallait resserrer tout un tas de choses comme les culasses, le carburateur, la tubulure, les tambours de frein. On avait une liste de plus de trente points avec vérifications et réglages ! »

● Quel est votre modèle préféré ?
– « Pour moi toutes les 2 CV sont intéressantes quel que soit leur âge. Mon fils a une 2 CV 6 Charleston et moi je possède une 2 CV 6 que j’ai spécialement préparée et avec laquelle j’ai fait la première édition du Raid des Baroudeurs en 1990. Mais je ne me limite pas à la seule 2 CV. J’aime aussi par exemple beaucoup les Méhari. C’est une voiture que j’ai véritablement découverte lorsque j’ai fait mon service militaire. J’en garde de très bons souvenirs. C’est une voiture à la fois amusante et pratique à tous points de vue. Malheureusement, aujourd’hui, la Méhari est devenue introuvable. Tout le monde en veut et les prix ne cessent de grimper… Dans mon garage personnel, j’ai aussi une LN de 1977 équipée du moteur de 602 cm3 et dont le compteur affiche seulement 70 000 d’origine sans centrifuge. Sinon, mon rêve serait de trouver une Méhari 4 x 4 mais, là, c’est encore plus rare et encore plus cher que la Méhari 4 x 2. C’est une voiture vraiment géniale pour faire du tout-terrain. Sur le site Citroën de Limay près de Paris, une annexe de la succursale Félix Faure, ils en utilisaient plusieurs. C’était apparemment des exemplaires d’avant-série sans carte grise. J’aurais bien aimé leur en acheter une, mais ils n’ont jamais voulu. »

● Quel est votre meilleur souvenir de petite Citroën ?
« Mon meilleur souvenir en 2 CV est sans aucun doute la première édition du Raid des Baroudeurs. C’est mon collègue Olivier Mathien qui était agent Citroën à Lesap à côté de Gacé, qui m’en avait parlé. J’avais pris le départ avec Jean-Paul Vétillard qui était un grand amateur de voyage. Pour ce raid, j’avais préparé une 2 CV 6 qui n’avait que 20 000 km d’origine mais qui, prise en sandwich dans un accident, avait tapé de l’avant de l’arrière… Mais il n’y avait rien de très grave puisqu’elle était encore roulante. Nous sommes partis de Noyal-sur-Vilaine près de Rennes en Bretagne au printemps, le 21 avril 1990. La 2 CV vivait alors ses derniers mois de production au Portugal… Nous avons traversé la France puis toute l’Espagne jusqu’à Algésiras où nous avons pris le bateau pour Tanger et le Maroc. De là, nous sommes allés jusqu’au grand sud Marocain par les pistes et le désert. Nous avons découvert des paysages exceptionnels par leurs couleurs et leur beauté. Il y avait 80 équipages composés essentiellement de 2 CV Berlines mais il y avait aussi des 2 CV Camionnettes ainsi que des Dyane, des Acadiane et des Ami 8. Je n’ai pas souvenir qu’il y ait aussi eu des Méhari. Nous roulions guidés par le road-book sans aucun esprit de compétition. Tout le monde s’entraidait dès qu’il y avait un problème. Si nous pouvions réparer, nous le faisions, sinon l’assistance s’en chargeait. En tout j’ai fait plus de 7 500 km lorsque je suis revenu à Boucé. J’aimerais bien un jour pouvoir repartir pour un tel voyage. La traversée des Etats-Unis par la mythique Route 66 me tenterait bien. Ma 2 CV est prête ! »

Garage Jean-Claude Pottier
Route de Carrouges
61570 Boucé
Tél. : 02 33 35 21 31
Mail : pottier.jeanclaude@wanadoo.fr
Site : https://www.garage-citroen-pottier.fr/ 

 

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